Arbre du soir
Profonde majesté dont le bras noir s'incline
Dans le temps sans air et surtout sans ciel
Et la matière humide : l'obscurité
Touchante avec le soir, les énormes fougères
Et sans bruit sans oiseaux, la racine évidée
Par l'horrible malheur d'antan. Rêve !
Malheureux rêve en remplaçant les atmosphères,
À la liberté quand le premier auteur....
Pierre Jean Jouve : Les Noces, Mercure de France 1964. Réédit Gallimard 1966
Tout est un et un et un, et tout en un
Et un en Dieu
Et Dieu présent dans le tronc d'arbre mort
Pierre Jean Jouve : Les Noce
Arbre nu dévorant, ô mère et terre et mort !
Ombre de longue histoire, bouche sanglante
Satisfais et condamne l'homme en coeur long
Qui aspire à mourir dedans la main gluante.
Pierre Jean Jouve :Sueurs de sang , Mercure de France 1964. Réédit Gallimard 1966