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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 12:32

Après un quinquennat, pas aussi mauvais que l’on voudrait le faire croire, notre Président, ayant peur d’une déroute non seulement personnelle mais politique a annoncé le 1er décembre 2016 son renoncement à se représenter. Cette décision est très frustrante pour les électeurs, car il eut été sage que notre président se présente pour défendre son bilan, même en étant certain du résultat.

Macron, un homme politique peu connu avant d’être ministre des Finances nous agaçait en jouant au sein de l’équipe gouvernementale sa propre partition. Je ne croyais nullement à un succès proche, car je n’ai jamais eu confiance à des politiques centristes, réduisant les oppositions à des partis extrémistes.

Les primaires de la gauche ont eu lieu fin janvier. J’ai voté pour Vincent Peillon. Le candidat qui était de loin le plus compétent. Mais c’est Hamon et Valls qui ont été qualifiés. J’ai voté alors pour Hamon, qui est sympathique mais trop frondeur pour faire l’unité des électeurs socialistes.

Au niveau des candidats de droite, on attendait Juppé, de loin, le plus compétent, et on a eu Fillon.

Le Canard enchaîné révèle des emplois fictifs concernant Pénélope Fillon, l’épouse du candidat à la présidentielle. Fillon se trouve handicapé dans sa campagne. Il avait cité le Général De Gaulle que l’on n’aurait pas imaginé mis en examen, à propos de Nicolas Sarkozy, qui s’est trouvé mis en examen. Il avait aussi dit qu’il ne serait pas candidat s’il était mis en examen. Beaucoup de partisans de Fillon quittent le navire. Le député Fénech demande au candidat de prendre ses responsabilités. J’ai souvent entendu à Lyon ce juge devenu député. Il a beau être un Maltais de Tunis, c’est un réactionnaire et je n’ai absolument pas confiance en lui. Fillon résiste et fait un très grand meeting près du Trocadéro. Les juges agissent avec une très grande rapidité et le mettent en examen. Fillon maintient sa candidature. Il fait preuve de ténacité. Personnellement, je trouve tout à fait déplaisant de sortir une affaire judiciaire en pleine campagne électorale, cela fait penser à l’affaire Bérégovoy. On peut s’interroger sur la rapidité des juges à mettre le candidat en examen. Alain Finkielkraut s’en est ému. Fillon persiste et maintient sa candidature.

Du coup les forces en présence changent. Fillon est affaibli. Marine Le Pen, elle aussi traînant des affaires judiciaires, mais qui n’ont pas d’effets sur sa clientèle, risque de récolter de nouvelles voix. Mélenchon prend des voies à Hamon et beaucoup d’électeurs de gauche vont voter pour lui, pour manifester leur opposition aux socialistes. Tout est possible.

Des socialistes comme Delanoë se rallient à Macron, qui a comme soutien des hommes politiques aussi divers que Cohn-Bendit, Robert Hue, Madelin ou Douste-Blazy. Il ne m’emballe pas et je suis décidé à voter Hamon.

 

La campagne des présidentielles est assez déconcertante. J’ai opté pour Hamon, dont je ne sens pas la campagne. Beaucoup de ses électeurs s’apprêtent à le délaisser pour Mélenchon ou Macron. J’hésite encore. Je ne voudrais pas qu’il y ait au final : un duel Fillon Le Pen ou même et cela serait pire, un duel Le Pen Mélenchon.

             La campagne des présidentielles, m’ennuyait, car je n’avais pas de candidat que je jugeais capable d’assurer une telle fonction. Par discipline socialiste, j’étais décidé à voter pour Benoit Hamon. Cette campagne me déplaisait à plusieurs titres : ces primaires ont bousculé les choses. Ce sont les plus radicaux qui ont voté au primaire et on a abouti à un candidat très à droite comme Fillon et un socialiste frondeur comme Hamon. On pensait plutôt à un duel Hollande Juppé ou Hollande Sarko. Fillon s’entête et même si je n’apprécie pas le fait de sortir une affaire en pleine campagne électoral, Fillon a mal réagi : il n’aurait pas dû dire qu’il renoncerait s’il était mis en examen ou bien l’ayant dit, il devrait se retirer. On ne peut avoir confiance à un homme politique qui se dédie à ce point. Valls se dédie aussi en abandonnant Hamon. Finalement après avoir réfléchi, j’ai décidé la veille de scrutin de laisser tomber Hamon et de voter pour Macron, un candidat que je n’aime pas mais qui peut nous éviter le pire. C’est un vote de raison et non un vote d’adhésion.

 

Le premier tour des présidentielles a eu lieu le dernier dimanche d’avril. Comme prévu, j’ai voté Macron, sans conviction. Les résultats sont tombés. J’en ai été satisfait car Marine Le Pen n’est pas la première et Fillon est éliminé. Hamon a un mauvais résultat mais cela était prévisible. Je n’ai pas apprécié ce discours de Macron où il se considérait déjà vainqueur. Nous avons maintenant le choix psychanalytiquement entre une fille qui a tué son père et un fils qui couche avec sa mère. Si on peut admettre que Macron ait une femme plus âgée que lui, il est gênant que cette femme soit devenue sa légitime, dans la mesure où il a accepté de renoncer à ce qu’il ait une descendance. Ce n’est pas le fait de ne pas avoir de descendance qui est important, mais le fait de ne plus en avoir la possibilité.

J’ ai suivi le débat Macron Le Pen à la télévision. Marine Le Pen n’a aucun argument et se contente d’invectives. Elle est bien la fille de son père, et elle n’en a pas le talent.

Je suis très en colère contre l’attitude équivoque de Mélenchon qui ne se prononce pas ouvertement pour un vote Macron. Et pourtant je ne vais pas voter Macron, avec le même enthousiasme que j’ai été voté Chirac en 2002.

Le deuxième tour a eu lieu le 7 mai. Nous avons évité le pire, mais il n’y a pas de quoi se réjouir. La gauche est en déroute et la droite défaite. Nous sommes devenus de vieux témoins d’un monde qui n’existe plus. Macron a soigné sa mise en scène théâtrale à la pyramide du Louvre. Il a tenté d’imiter Mitterrand au Panthéon.

Le dimanche suivant, c’était la passation des pouvoirs. Ce départ de Hollande est triste. Il n’a pas été un si mauvais président.

 

Les législatives se préparent. Je n’ai pas a priori l’intention de voter pour les candidats en marche, mais il se trouve que mon député le Pr Touraine, qui était socialiste, a rejoint en marche. Je l’ai rencontré et je lui ai dit que, étant donné que je le connais, je vais voter pour lui mais que dans la circonscription voisine, j’aurais voté pour Najet Valaud-Belkacem. Je lui ai dit aussi que je ne comprends pas que des candidats comme Malek Boutih, qui avait appelé à voter Macron dès le premier tour, ne bénéficie pas du soutien des macronistes.  Alain Finkielkraut a d’ailleurs protesté de cette ingratitude.

 

Nous avions des Présidents qui étaient pour ses sujets des pères. Maintenant, nous avons un fils.

 

Jean-Pierre Bénisti. 

 

Mais où sont les présidentielles d'antan ? (8)
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