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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 22:59

Fi de tout ce qui passe et lasse 

Dans mon coeur demeure un grand dam

 Un seul amour y tient la place

Les bicyclettes d'Amsterdam.

 Celle que conduit le bourgmestre

 Si raide malgré son bedon

 Tenant un cigare en la dextre  

Et de l'autre main le guidon

Celle que monte une pucelle

Plus douce que sucre candi

 Ou bien que mène une Lady

Juchée très haut dessus la selle.

Celle des altesses royales

Laissant leur Roll à leurs valets

Et roulant à toutes pédales

Oublieuses de leur palais

Pour faire leurs achats aux halles.

Celles des facteurs des laitières

Des écoliers des écolières

 

Des clergymen des salutistes

Des chenapans et des juristes

Des javanais et des cubistes

Des ferrailleurs sur des tricycles

Des poissonniers qui font l'article.

Toutes raides, dignes et noires toutes pareilles,

 Sans histoire, hautes sur roues le guidon droit un peu sinistres puritaines

 Et délaissant la prétentaine

Pour choisir les chemins étroits.

Corps de métal, mais non sans âme

O bicyclettes d'Amsterdam

De tout mon temps en Néderlande

Délaissant les choses gourmandes

 Les oeuvres d'art, les jolies femmes,

Je n'eus d'yeux que pour vous mesdames,

 Et soupirais de ne pouvoir aussitôt vous posséder toutes

 Casanova des grandes routes

Dans l'alcôve des macadams.

 

Georges Dezeuze

 

voir 

http://www.compagnie-faisan.org/content/apres-la-course

 

 

Amsterdam2015DSCN1906.jpg

 

      Photo JPB  

 

Amsterdam-470.jpg

 

Photo JPB 79

 

 

Sous le pont du  canal, les vaguelettes clepsydres inquiètent la solitude du vélocipède.

L’indicible révèle la chaîne rassurante qui l’attache au balustre.

L’indicible n’est jamais muet

(Note de Louis Bénisti à propos de cette photo)

 

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