Aujourd’hui paraît-il, c’est l’ouverture du Printemps des poètes, en plein printemps arabe et en même temps que la journée de la femme.
Je recommande dans Libération.fr, un lien avec le blog de Raphaël Sorin sur René Char :
http://lettres.blogs.liberation.fr/sorin/2011/03/rene-char-le-loriot-change-en-coucou.html
Je pense à mon ami Jean Sénac, dont les œuvres ne plus disponibles en librairie. Je pense à une rencontre où je lui avais fait lire un poème écrit par un jeune lycéen algérien inconnu intitulé : Mélancholie :
Une main fume contre un cœur …
Un homme risque la fumée
Vient donc les pierres :
Le cœur de la pierre est bien doux ma mère
La fenêtre ne donne pas toujours sur la mer
La fenêtre t’attend : La goutte d’eau n’est pas toujours amère…
Je ne sais pas ce qu’est devenu l’auteur de ce poème écrit vers 1964.
J’avais illustré par une photographie le poème de Sénac sur l’arbre intitulé Roi militant, publié en 1954 dans le premier recueil de Sénac, préfacé par René Char :
Arbre mon aimantier
Qui prend le geste de l’homme
Et la forme de son salut
Mon arbre qui devient la plus pure présence
De l’homme dans son désert
Qui connaît le secret des gisements de l’âme
Les audaces du cœur calcaire
Et la vertu patiente du jaillissement
Mon arbre bien planté
Dans cette chair atroce
Où Dieu résonne
- ô mon caveau
Voici le matin
Jette ses mains à la surface des eaux
Et la terre frémit d’impatience
Rues fenêtres corsages
Il y a là une fête qui monte
Et moi arbre loyal je te salue
(Photo Jean-Pierre Bénisti)