Je me souviens de Rita Renoir…
La semaine dernière, j’étais de passage à Paris. En allant voir une exposition de photographies de Francesca Woodman, à la fondation Cartier-Bresson, j’ai traversé ce quartier dit quartier de Plaisance, où se trouvait un petit théâtre près du métro Pernety. Je pensais au spectacle que j’avais vu en 1972 dans cette salle où se produisait Rita Renoir.
Je n’ai plus entendu perlé de cette grande comédienne jusqu’à ce matin où j’apprends son décès1.
Ce spectacle pour une femme seule m’avait été recommandé par le Nouvel Observateur 1. Il se composé de deux parties : Et moi qui dirait tout et le Diable. Ce spectacle qui se voulait érotique, était dépourvu de la moindre vulgarité. Dans la première partie du spectacle Rita, vêtue d’une robe noire, qui la dénudait plus qu’elle ne l’habillait, en laissant voir ses deux seins, allait d’un bout à l’autre de la salle en racontant son histoire. Elle prétexta la chaleur de la salle pour se mettre à l’aise et retirer sa culotte en exhibant sa touffe tout en continuant à parler. La deuxième partie était encore plus fascinante. Sur un fond de musique religieuse, Rita arrive nue enveloppée dans une cape noire et se mets à danser en jouant d’abord avec sa cape puis la laissant tomber, elle évolue complètement nue. Elle va et elle vient, halète, râle, bave et crache, écarte les cuisses ouvre son sexe, se retourne fait le poirier écarte ses cuisses la tête en bas. Elle finit son spectacle en se renveloppant dans sa cape pour saluer un public médusé.
Je suis retourné voir ce spectacle l’année suivante en 1973 et si j’avais pu, je l’aurais encore revu. Lorsque je l’ai revue, la première partie du spectacle était plus élaborée. Rita dialoguait avec le public et elle invitait les spectateurs à participer : deux filles sont montées sur la scène, se sont dévêtues et se sont présentées au public comme des femmes sorties d’un tableau de Delvaux.
Rita Renoir avait joué à Lyon dans la Poupée d’Audiberti chez Marcel Maréchal, dans le Désir attrapé par la queue de Picasso, monté par Jean-Jacques Lebel, longtemps après la lecture que Camus avait faite de ce texte en présence du maître, et dans les Immortelles de Pierre Bourgeade au Lucernaire à Paris.
Jean-Pierre Bénisti.
1. Voir Le Figaro 25 mai 2016 :. http://www.lefigaro.fr/cinema/2016/05/25/03002-20160525ARTFIG00019-hommage-a-rita-renoir-la-tragedienne-du-strip-tease.php
http://blog.lefigaro.fr/theatre/2016/05/rita-renoir-une-personnalite-a.html
2. Mariella RIGHINI : Qui a peur de Rita Renoir ?Le Nouvel Observateur 12 décembre 1972 et Louise LAME : Le hérisson mis à nu par Cortazar :http://passagejfv.eklablog.com/le-herisson-mis-a-nu-par-cortazar-meme-a2859985 et Jean Michel PALMIER :Rita Renoir : les Voyeurs attrapés par la queue http://stabi02.unblog.fr/2009/03/15/rita-renoir-les-voyeurs-attrapes-par-la-queue/
http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0425_19721230/OBS0425_19721230_042.pdf
voir aussi : http://joseangelgonzalez.com/rita/