Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 mai 2019 1 20 /05 /mai /2019 08:27

Poèmes retrouvés dans les archives de Louis Bénisti. Sévérine Navon avait envoyé ses poèmes de jeunesse à Louis Bénisti.
Hommage à une poétesse aujourd'hui disparue;

 

Longue prière, évocation

Mémoire, pays profond
Vague, qui, au doux passage du temps
M'inonde d'un nouvel émoi

Doux, et, apaisant massage
Comme une promesse de maman
à la main, petite et large...
jaillit par dessus le barrage
du néant
descend
dans le sillage du soir tombant

Miroir
qu'au monde
je demande
la perle ronde
de mon âme
comme une amande
dessert vivant
de ma seconde, frais reflet vibrant
de mon enfance vagabonde

Plage ensoleillée
le jour durant
dont les ^plis des vagues
luisent dans le couchant
comme des yeux de louve 
couchée
au bord du lit
orange et rouge
de la nuit
et glissant
selon le courant
sur le sable 
qui repose
au bord du temps
Pluie qui abonde
et me ravage
le tempérament
printemps 
noble saison 
dont j'essaie 
de palper
l'image
l'impression
le pétillant feuillage 
dans le vent

Sévérine Navon

 

Printemps

Je te rencontre un certain jour, 
Je me rencontre, ce soir !

Le passé joue, Un autre jour passe.

Le présent n'est plus qu'un futur à venir
Le passé, un futur à mourir
Le passé, c'est toi, c'est un présent qui va mûrir

 

Sévérine Navon.

 

 

Valse légère

 

Auprès de moi

Ma pensée vague

Vogue

Autant de fois

Qu’il y a

De feuilles

De feuillages

De seuils sages

De vols que veuille

De mages seuls

Au soleil

Sur les vagues…

 

Et ce bleu

Vaguement réchauffe

De bombes d’or,

Repose

D’étoiles et d’ombre

Mes épaules rondes

Et longuement,

La voix d’un monde

Secret

Présent

Puis pesant

Se fait plus rêveur,

Elle, sérieuse

Plus profonde !

 

L’églantier sous la nue

Sanglote

Dans sa chevelure d’épines

Verte et blonde

Où d’éclatants pétales dorment

Ce sont plumes, pleurs de joie

Sur ma joue

Au soleil

Ils grondent…

Il est dans l’air

Je ne sais quoi

De froid et de chaud,

Un miel qui se répand

Me caressant, comme un serpent

Les nerfs et les narines

Ouverts tout grands

 

 

Au fond de l’eau

Une fois plongée

 

Le géranium sur le bleu..

Comme un lézard sur le feu,

De l’onde au sable

Une fois remontée

Je reçois des éclats

De soie

Sur mes yeux, ombrés de fraîcheur

Sa pulpe juteuse et salée

M’éclabousse

C’est l’heur de vivre !

Ruisselant, sur ma peau vive et reposée

Cent cinq ou huit mille bulles de mousse émoussées…

 

Un cyprès, à la forme mouvante

S’efface, s’allonge, s’élance

Sur le sable turquois,

D’une pente dansante,

Mesurant un instant

La pointe du ciel

-cime-indicible-du-soleil-

Un moment, déplumée par le vent

Comme une écume échevelée.

 

Un toit aux tuiles

Qui se fondent avec la senteur du bois paraît

Paresser

D’un air lointain, et, velouté

Comme si, l’air, la lenteur

Du soir prochain

Aller tomber

 

Le bougainvillée  et l’olivier

En mille éclats de sainteté

Riment, selon le cri

Très jolies braisées du chardonneret.

Sa ramure, brune et bleue

Blanc et jaune, et soulignée

D’une rayure noire et,

Toute époussetée, pouf !

Sous  son bec, à peine émoussée.

 

Au bord, un bateau s’endort

Jeté dans un frisson bleu chaud

Éteint, telle une planche sur son dos

Un trois-mâts, sur la mer figée, dort

« Dans le calme dévorant de ce port »

Scalp vert, ivre mort

D’où l’on perçoit, le silence d’or

Du doux levant, du fier occident

Écrit, fort discrètement sur la pierre

Au fond de sommeil de mort

Le soleil semble encore, n’avoir pas fini de sortir de son for

Alors qu’à la puissante et sourde tiédeur du couchant

Se fondent

Les couleurs i

Intenses et denses

Et se confondent,

Avec le temps

 

Sévérine Navon

Avril 1981

 

 

Tableau en jaune

 

C’est l’automne,

La saison fait un somme,

Les brins de platane

Papillonnent

Sur un hymne de rigodon.

 

Les feuilles aux tons mornes, 

Montent et descendent,

En somme, 

Le long des façades,

Contre les rideaux, les persiennes cognent.

 

Dans les chambres,

Dorment les enfants, 

Les dons,

Les gris et les blonds

De la faune

De la flore 

Des balcons et des chevaux

Aux robes en dentelle

Fumerolles

De roses bleutés

Pouponnent

Vos joues

Chagrins bonhommes 

Et s’accordent

Avec les regards

Étonnés, étonnants

Des pigeonnes

Aux passants…

 

Pour chaque personne 

Qui réveillonne

Que d’assiettes tintent

Les unes contre les autres

En porcelaine mignonne

 

Pendant que les écoliers s’éparpillent

Ma bonne maman

Mitonne

Des vol-au-vent.

 

Personne ! Ne les sait

Faire autrement

Et d’une coca

Me pardonne

Mes pas gourmands

 

Les sons

Les cloches

Les chansons

Virevoltent

Dans l’air du temps

Comme des grelots

Qui moutonnent

 

C’est Noël qui prépare

L’escadrille

Et la fanfare

Les frais, 

Les gares

La joie en tout

Au fond des toits 

Tonne

Dans les crèches 

Où tout prie

Tableau en jaune

 

C’est l’automne,

La saison fait un somme,

Les brins de platane

Papillonnent

Sur un hymne de rigodon.

 

Les feuilles aux tons mornes, 

Montent et descendent,

En somme, 

Le long des façades,

Contre les rideaux, les persiennes cognent.

 

Dans les chambres,

Dorment les enfants, 

Les dons,

Les gris et les blonds

De la faune

De la flore 

Des balcons et des chevaux

Aux robes en dentelle

Fumerolles

De roses bleutés

Pouponnent

Vos joues

Chagrins bonhommes 

Et s’accordent

Avec les regards

Étonnés, étonnants

Des pigeonnes

Aux passants…

 

Pour chaque personne 

Qui réveillonne

Que d’assiettes tintent

Les unes contre les autres

En porcelaine mignonne

 

Pendant que les écoliers s’éparpillent

Ma bonne maman

Mitonne

Des vol-au-vent.

 

Personne ! Ne les sait

Faire autrement

Et d’une coca

Me pardonne

Mes pas gourmands

 

Les sons

Les cloches

Les chansons

Virevoltent

Dans l’air du temps

Comme des grelots

Qui moutonnent

 

C’est Noël qui prépare

L’escadrille

Et la fanfare

Les frais, 

Les gares

La joie en tout

Au fond des toits 

Tonne

Dans les crèches 

Où tout prie

Ou se pare

Et moi, grand-père

Dit et bougonne

Que je suis bonne à rien

Qu’à me faire faire

Polissonne !

Lorsque de la maison

Le ciel abandonne,

Ses traînées de fumées

Saumonées

 

L’or et l’argent

Sonnent

Dans mes mains 

De condamnée

 

Sévérine Navon

1981

 

 

Dessin de Louis Bénisti 1962

Dessin de Louis Bénisti 1962

Partager cet article
Repost0

commentaires