Lors des dernières années de la présence française en Algérie, des édifices religieux, surtout chrétiens, virent le jour.
En dehors des églises qui se substituaient à des mosquées, dans les quartiers où théoriquement la clientèle était davantage chrétienne que musulmane, des églises furent bâties selon les modèles des églises françaises : petits clochers des églises de France et surtout prédominance des styles sulpiciens pour les sculptures et vitraux décorant ces lieux.
En France, les nouvelles constructions religieuses subirent l’influence du renouveau de l’art sacré, inspiré par le Père Marie-Alain Couturier (1997-1954) qui orienta les constructions religieuses vers des architectures d’avant-garde souvent décorées par des peintres contemporains. C’est ainsi que l’architecte Novarina fit les plans de l’église du plateau d’Assy (Notre-Dame de toute Grace) décorée par Bonnard, Chagall, Rouault, Germaine Richier, Fernand Léger et Lipchitz Matisse décora la chapelle du Rosaire à Vence. Le Corbusier fit les plans de l’église de Ronchamps, dont l’architecture s’inspirait des mosquées du M’Zab
En Algérie, à partir de 1945, les nouvelles constructions religieuses subirent aussi l’influence du Père Couturier. Alger était presque une capitale artistique. Des architectes qui étaient souvent élèves ou disciples de Le Corbusier furent chargés de faire les plans de nouveaux édifices, souvent décorés par leurs amis peintres et des sculpteurs.
Des artistes d’Algérie s’intéressaient particulière à l’art sacré. Vers 1954, le Cercle Lélian, cercle culturel dirigé à l’époque par Jean-Richard Smadja, organisa une exposition d’art sacré où les trois religions monothéistes étaient représentées.
Entre 1956 et 1957, Roland Simounet (1927-1996) construisit une petite église 5sainte Marguerite -Marie) de briques rouges dans le village de Tefeschoun, non loin de Tipaza. Des peintures de Sauveur Galliero devaient orner les murs de la nef ; Ils restèrent dans l’atelier de l’artiste. Aujourd’hui cette église n’est pas devenue mosquée et abrite une association culturelle.
À Alger dans le quartier de Belcourt, l’architecte Tony Socard (1901-1996) construisît l’église de Sainte Rita. Il fit appel au sculpteur Henri Chouvet (1906-1987) qui fit une sculpture de Sainte Rita que les autorités religieuses de l’époque ont refusée. C’est le peintre JAR Durand (1914-2001) qui fit dans la crypte des fresques inspirées des peintures des Catacombes de Rome. Aujourd’hui, l’église est devenue mosquée et les fresques ne sont plus visibles. (1)
Vers 1957, le peintre Henri Caillet (1997-1958), fit les maquettes des vitraux qui devaient orner la Chapelle de l’hôpital de Mustapha, qui ne furent pas réaliser
Toujours à Alger, une basilique de béton dite du Sacré-Cœur (, Architectes P.Herbé, J ;le Couleur, R.Sarger) : finit par voir le jour au lendemain de l’Indépendance, remplaçant la vieille cathédrale redevenue mosquée. Elle répondait au désir des chrétiens de maintenir une présence chrétienne dans un pays musulman.
Les architectes Pierre-André Emery (1903-1982) et Louis Miquel (1913-1987) bâtirent en 1959 un petit temple protestant dans le quartier d’Hussein-Dey. Ils firent appel au talent Jean de Maisonseul (1912-1999) pour les vitraux. (1)
Enfin, après le séisme d’Orléansville (aujourd’hui Chlef) , on fit appel à Claude Séror pour bâtir une synagogue et à Robert Hansberger pour bâtir une mosquée.
Jean-Pierre Bénisti
- Voir ; https://belcourtois.com/index.php/projet/eglise-saint-paul-sainte-rita/
- Voir : Bernard Roussel Pasteur en Algérie : https://journals.openedition.org/emam/683
Église Sainte-Marguerite-Marie de Tefeshoun. (Photos JPB) Peinture Sauveur Galliero (Descente de croix)