Je n’ai pu aller hier soir entendre Jeanne Moreau et Etienne Daho dire et chanter Le Condamné à mort de Genet sur une musique d’Hélène Martin.
J’ai été le mois passé au théâtre antique de Fourvière à Lyon pour ce même spectacle. J’y suis sorti en colère, car la sonorisation était mal réglée et l’on ne déchiffrait qu’un mot sur deux.
Ce chant, je le connaissais pour l’avoir entendu chanter par Hélène Martin et je préfère cette interprétation originelle à celle de Daho.
N’oublions pas que le théâtre de Jean Genet avait été mis en valeur par Lucie Germain, cette grande dame, qui dirigeait le théâtre de Lutèce et qui fit monter les Nègres dans une mise en scène de Roger Blin avec des décors d’André Acquart. :
Écoutons un fragment du Condamné à mort :
Ton âme délicate est par de là les monts
Accompagnant encor la fuite ensorcelée
D'un évadé du bagne, au fond d'une vallée
Mort, sans penser à toi, d'une balle aux poumons.
Élève-toi dans l'air de la lune ô ma gosse.
Viens couler dans ma bouche un peu du sperme lourd
Qui roule de ta gorge à tes dents, mon Amour,
Pour féconder enfin nos adorables noces.
Colle ton corps ravi contre le mien qui meurt
D'enculer la plus tendre et douce des fripouilles.
En soupesant charmé tes rondes, blondes couilles,
Mon vit de marbre noir t'enfile jusqu'au cœur.
Voir les sites
http://www.sptzr.net/Translations/prisoner.htm
http://www.revue-analyses.org/index.php?id=671
http://www.youtube.com/watch?v=1CumaK6iQng