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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 11:15

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Le monde du 5 avril 2014

 

Il est vrai que l'un des poèmes de Fernando Pessoa a pour titre Bureau de Tabac

 

Voir 

http://poezibao.typepad.com/poezibao/2008/09/anthologie-p-13.html

http://dormirajamais.org/bureau/

 

Bureau de tabac [début]

 

                                                                         15 janvier 1928

 

Je ne suis rien.
Jamais je ne serai rien.
Je ne puis vouloir être rien.
Ceci dit, je porte en moi tous les rêves du monde.
Fenêtre de ma chambre,
de ma chambre dans la fourmilière humaine unité ignorée
(et si l’on savait ce qu’elle est, que saurait-on de plus ?),
vous donnez sur le mystère d’une rue au va-et-vient continuel,
sur une rue inaccessible à toutes les pensées,
réelle, impossiblement réelle, précise, inconnaissablement précise,
avec le mystère des choses enfoui sous les pierres et les êtres,
avec la mort qui parsème les murs de moisissure et de cheveux blancs les humains,
avec le destin qui conduit la guimbarde de tout sur la route de rien.

 

Fernando Pessoa, Poésies d’Alvaros de CamposPoesias de Álvaro de Campos, traduit du portugais et préfacé par Armand Guibert, [édition bilingue] Poésie du monde entier, Gallimard, 1968, p. 77.

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