Il vient de paraître aux éditions Actes Sud un récit écrit par un certain Claro qui a pour titre « La maison indigène »
Ce texte évoque une villa bâtie par son grand-père, l’architecte Léon Claro. Elle avait été bâtie à la demande du Gouvernement Général de l’Algérie pour montrer une maison reprenant les caractéristiques architecturales des maisons arabes à l’occasion du centenaire de la conquête de l’Algérie, célébrée avec arrogance en 1930. Cette villa dite « maison du Centenaire « »a été décrite par Camus dans un texte de jeunesse intitulé « La maison mauresque » Ce texte ne sera publié qu’après la mort de Camus dans le Cahier Albert Camus n°2 : à la suite del’étude de Paul Viallaneix. Le premier Camus. Gallimard, Paris, 1973) Des biographes de Camus comme Roger Grenier ont situé cette maison au Jardin d’essai à Belcourt, en fait cette maison mauresque est bien la maison dessinée et bâtie par Léon Claro située en haut de la Casbah. Louis Bénisti, mon père l’avait signalé à Roger Grenier. Maisonseul avait aussi reconnu la maison (cf. Texte relatif à Roland Simounet Djenan el Hassan, texte dédié à Léon Claro in Roland Simounet Monographie Le Moniteur, 1956 p. 19)
L’erreur avait été reprise dans le fameux dictionnaire Camus de Jeanyves Guérin (Robert Laffont, coll ;Bouquins 2010) . À la suite de cette erreur, j’ai écrit à la demande de mon ami Hamid Nacer-Khodja (1953-2016) un petit billet d’humeur dans une revue algérienne L’Ivresq en 2013, que j’avais intitulé : Errare humanum est , perseverare diabolicum (Voir fac-Similé)
Le livre de Claro répare définitivement cette erreur et nous donne une idée de tout ce monde intellectuel de l’Alger de 1930 à 1970.
Je regrette cependant le découpage de la photographie de Jean Sénac et Jean de Maisonseul issue d’une photographie prise à Alger devant la Galerie le Nombre d’or en 1953. Il aurait mieux valu que cette photo fût publiée dans son intégralité.
Je regrette aussi le peu de place laissé au peintre Émile Claro (1897-1977), frère de Léon Claro, un des meilleurs peintres d’Alger, qui exposait chez Comte-Tinchant , la galerie dirigée par Edmond Charlot, avec Assus, Bénisti, Galliero er beaucoup d’autres.
Jean-Pierre Bénisti
Voir :
http://www.aurelia-myrtho.com/article-errare-humanum-est-perseverrare-diabolicum-96344179.html
Jean-Pierre Bénisti Camus et les architectes d’Alger in Présence d’Albert Camus n°6, juin 2014
Edmond Brua : Léon Claro. La revue algérienne, n°6, avril, mai 1939
Photographie extraite de Visages d'Algérie de Jean Sénac, écrits sur l'art publié par Hamid- Nacer-Khodja. éditions Paris-Méditerranée , 2002