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2 décembre 2020 3 02 /12 /décembre /2020 15:39

 

Il y a quarante ans le 2 décembre 1980, Romain Gary mettait fin à ses jours. Je republie à cet occasion ce qu'il avait écrit dans la Promesse de l'aube à propos de Camus. 

 

Dans la  Promesse de l'aube,  Romain Gary cite Camus :   

 Mon père avait quitté ma mère peu après ma naissance.

Parmi les lettres qui m'étaient parvenues à cette époque, il y en avait une qui me donnait les détails sur la mort de celui que j'avais si peu connu.

Dans sa lettre, sans doute pour me faire plaisir, il m'écrivait que mon père n'était pas arrivé jusqu'à la chambre à gaz qu'il était tombé raide mort de peur, avant d'entrer.

je suis resté longuement la lettre à la main; je suis ensuite sorti dans l'escalier de la N.R.F., je me suis appuyé à la rampe et je suis resté là, je ne sais combien de temps, avec mes vêtements coupés à Londres, mon titre de Chargé d'Affaires de France, ma croix de la Libération, ma rosette de la Légion d'honneur, et mon prix Goncourt.

j'ai eu de la chance : Albert Camus est passé a ce moment-là et, voyant bien que j'étais indisposé, il m'a emmené dans son bureau.

L' homme qui est mort ainsi était pour moi un étranger, mais ce jour-là, il devint mon père, à tout jamais."

 

Romain Gary : La promesse de l'aube, Chapitre XIV Gallimard 1960. Éditions Folio page 120

 

 

Le site Albert Camus de Facebook a publié aujourd'hui  un extrait d'une préface de ';édition américaine de la Peste par Romain Gary 

 

"Il est très difficile, curieusement, de se rappeler les paroles d’amis disparus ; c’est qu’on ne fait pas trop attention quand ils sont présents. Je me souviens du sourire de Camus et de la gravité de son visage – les deux expressions se succédaient parfois en quelques secondes – bien mieux que de sa conversation. Je n’ai jamais fait grand cas des paroles, de toute façon. Mais maintenant que sa voix s’est tue, les mots ne me font que mieux sentir à quel point elle me manque. Il me semble toutefois me rappeler qu’il disait… non en fait, rien de bien important. Juste qu’il est des vérités qui valent qu’on meure pour elles, mais aucune qui vaille qu’on tue en leur nom. C’est alors qu’il écrivit La Peste". ----

Romain Gary

Romain Gary fait un clin d'oeil à Camus (nouvelle édition)
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