L’édition en ligne du Nouvel Observateur de cette semaine publie le bel article de Jean Daniel écrit en 1978 après la parution de la biographie de Camus par Herbert Lottmann. L’article se termine ainsi :
« Le besoin étrange que nous avons de Camus, c’est l’acceptation de l’éclatement, consentement à la contradiction, l’accueil au mystère. Non pour se complaire dans la désillusion et installer comme il dirait, son fauteuil dans le sens de l’apocalypse ou de la malédiction ; non pour danser une dernière fois sur le volcan avec les dandys de l’esthétisme mais pour assumer dans le camp des humiliés et des offensés de l’Histoire, jamais ailleurs, ce rôle accidentel, inutile et pathétique dont l’homme hérite en accédant à une existence sur laquelle il n’a pas été consulté. Avec cette devise inscrite sur l’antique pierre tombale phénicienne érigée dans les ruines de Tipasa : Je comprends ici ce qu’on appelle la gloire : le droit d’aimer sans mesure. » (1)
Jean Daniel reprend la phrase publiée dans la première édition du livre de Lotman et qui est erronée. La stèle a été gravée par Louis Bénisti, mon père qui écrivit à Jean Daniel pour signaler l’erreur :
« À l’occasion de la parution du livre de M. Lottmann sur Albert Camus vous avez écrit un très bel article qui me touche et m'émeut parce qu'il évoque le souvenir de notre cher disparu.
Je crois de mon devoir de vous signaler qu'une erreur de transcription a fait écrire à M. Lottmann, à propos de la stèle dressée en hommage à Albert Camus : Je comprends ce qu'on appelle "La" gloire, le droit d'aimer sans mesure et vous reproduisez l'erreur, alors que Camus a écrit précisément :
Je comprends ici ce qu'on appelle gloire le droit d'aimer sans mesure..
Le sens est très différent » (2)
Par ailleurs, il ne s’agit pas d’une pierre tombale phénicienne, il s’agit tout simplement d’une pierre romaine.
Jean-Pierre Bénisti
Voir : article de JD :
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120106.OBS8265/notre-camus.html#
Voir Il y a cinquante ans, la stèle de Tipasa
http://www.aurelia-myrtho.com/article-il-y-a-cinquante-ans-suite-72698188.html