Au risque de me répéter, je précise qu'aucun débat sur les malades en fin de vie ne peut être traité sérieusement tant que le terme d'euthanasie ne sera pas changé.
Je me suis déjà exprimé sur ce sujet le 21 février 2011. Je vous le redonne à lire:
Abus de Langage
Le journaliste de la télévision nous dit que l’accident d’avion qui a fait beaucoup de morts était du à une erreur humaine. Dans ce cas particulier, cette erreur était franchement inhumaine. Il aurait été plus simple de dire l’erreur d’une personne. Je me souviens que déjà il y a cinquante ans, mon professeur de lettres se plaignait de cette mode qui consistait à parler du style saganesque au lieu de parler du style de Françoise Sagan. Le même professeur nous avait enseigné la fameuse règle de grammaire latine : Errare humanum est.
Le même journaliste nous parle de voyageurs pris en otage à propos de voyageurs ennuyés par une grève de transport. Ce n’est peut-être pas faux, mais par respect pour les personnes qui ont été otages au Liban ou ailleurs, il serait sage de ne pas parler d’otage à tort et à travers.
Dans un autre ordre d’idées il est urgent de changer le mot euthanasie. Tant que ce mot sera utilisé, il ne pourra y avoir sur ce sujet de débat sérieux. Parler d’euthanasie peut être entendu par « état nazi ». Ce n’est pas un jeu de mots amusant, il s’agit de mort dans les deux cas. Les médecins sont très forts pour changer les dénominations et même quand c’est inutile : il n’était pas nécessaire de remplacer les oculistes par les ophtalmologistes !
Les centres de conservation du sperme parlent de sperme congelé. Parler de con gelé chez un couple souffrant de stérilité, c’est parler de la corde dans la maison d’un pendu !
Les non dupes errent ! disait le Docteur Lacan !
Jean-Pierre Bénisti