Disparition de Pierre Chaulet
Pierre Chaulet était un des seuls citoyens algériens d’origine française à être demeuré en Algérie. Il serait temps de se demander pourquoi ces personnes comme Chaulet devenues algériennes au moment de l’accession de l’Algérie ont été si peu nombreuses à se maintenir dans le pays.
J’ai peu connu Pierre Chaulet, je l’ai seulement croisé. J’ai bien connu sa famille et lorsque j’étais au lycée, je passais quatre fois par jour devant la vitrine de la librairie Riveil, que tenait sa tante : Madame Colette Riveil, qui doit être aujourd’hui presque centenaire. Madame Riveil nous accueillait toujours dans sa boutique avec un large sourire, même si nous rentrions sans faire d’achats effectifs.
Saluons en Pierre Chaulet ce grand médecin et ce grand humaniste.
La disparition de Chaulet eut plus d’échos sur les deux rives de la Méditerranée, que celle d’un ancien président de la République Algérienne : Chadli Benjedid. Chadli était le seul chef d’état que tout le monde dénommait par son prénom. Il avait comme devise : « Le travail et la rigueur pour une vie meilleure. » Lorsqu’en 1984, je fis un voyage à Alger, j’ai rencontré des jeunes qui m’ont dit en écho de cette devise : « Le travail, à la rigueur, pour une vie ailleurs ! »
Sommet de la francophonie.
Un sommet de la francophonie a eu lieu à Kinshasa. François Hollande a fait à ce sujet des déclarations courageuses. Il est bon de rappeler que le terme de francophonie a été créé par Onésime Reclus, l'un des 14 enfants du Pasteur Jacques Reclus, qui parmi ses enfants eut : Paul Reclus, médecin qui décrit la maladie fibro-kystique du sein,Elysée Reclus, célèbre géographe, anarchiste, naturiste et végétarien, Zéline, mère du célèbre Elie Faure et grand-mère de Jean-Pierre Faure, notre ami qui vint en Algérie, dirigea le journal Alger-républicain avec Albert Camus et Pascal Pia et devint le beau-père d'Hugues Aufray;
N'oublions pas aussi que c'est dans un appartement situé dans une cave de la rue Elysée Reclus à Alger que fut assassiné le poète Jean Sénac, qui se définissait lui-même non pas comme écrivain francophone, mais comme écrivain algérien de graphie française. Le terme de francographie serait plus approprié que francophonie.
Claude Cheysson
Comme le rappelle Antoine Blanca dans son blog (1), Claude Cheysson a été le seul ministre des relations extérieures. Le terme de relations extérieures et plus heureux que celui d’affaires étrangères et il est dommage que ce terme n’ait pas été retenu. Le mot étranger n’est pas forcément péjoratif mais peut facilement le devenir. Ce grand diplomate était connu pour son franc-parler peu diplomatique. Il était surnommé le gaffeur. Le 1er novembre 1984, Claude Cheysson se rendit en Algérie aux cérémonies du trentième anniversaire du déclenchement de la révolution algérienne. Je n’avais pas compris immédiatement la polémique que suscitait la présence du ministre aux cérémonies commémorant cet anniversaire. J’ai compris plus tard que l’insurrection algérienne avait commencée par l’assassinat de plusieurs personnes et que le jour de la Toussaint, il était mal venu, il était mal venu de célébrer un tel fait. Il est vrai que toute société est fondée sur un crime commis en commun.
17 octobre 1961 (2)
François Hollande vient de reconnaître la responsabilité de la République dans le massacre des manifestants algériens le 17 octobre 1961.
Dans un conflit aussi complexe et aussi passionné que le conflit algérien, le simple énoncé de faits historiques pose déjà problème. Le Président de la République vient de faire un geste important de reconnaissance d’un fait historique. Il s’agit d’une reconnaissance et non d’une repentance.
Sylvia Krystel
L’actrice qui incarnait Emmanuelle dans un film à succès de 1974 vient de disparaître. Emmanuelle est un film qui a marqué une époque. Il s’agit plus d’un film publicitaire pour les agences de voyage et les compagnies aériennes que d’un film érotique. Je n’ai retenu de ce film que la rencontre d’Emmanuelle avec un homme incarné par Alain Cuny, ce grand acteur qui s’était égaré dans un cabaret où des danseuses acrobatiques fumaient par le bas en tenant les mégots par les orteils.
Ce matin sur France Culture, les invités du matin parlant de « manuels »d’histoire se laissaient aller à de multiples jeux de mots. Philippe Meyer a parlé d’une ridicule publicité sur le département de l’Aisne et j’ai pensé au jeu de mots que faisait mon grand oncle Jules, qui avait le don de faire des calembours dans les temps difficiles. Ce tonton Jules racontait l’histoire de ces parasites de bas étage, dont il avait été infesté lorsqu’il avait été envoyé par les Allemands dans un camp de concentration. Il racontait l’histoire de deux petits morpions conversant sur un poil et l’un dit à l’autre : « Descendez-vous à la proche aine ? »
Jean-Pierre Bénisti
(1) http://inter-socialiste.over-blog.com/
(1) http://www.aurelia-myrtho.com/article-17-octobre-1961-86686058.html