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25 mai 2019 6 25 /05 /mai /2019 10:28
 L'Europe, aux anciens parapets, va-t-elle retirer son cache-sexe ? Ce drapeau bleu est une très pale imitation du drapeau des Etats-Unis et les étoiles sont jaunes. Retour des refoulés ?

L'Europe, aux anciens parapets, va-t-elle retirer son cache-sexe ? Ce drapeau bleu est une très pale imitation du drapeau des Etats-Unis et les étoiles sont jaunes. Retour des refoulés ?

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22 mai 2019 3 22 /05 /mai /2019 09:27
Dessin de Louis Bénisti (1938)

Dessin de Louis Bénisti (1938)

-Pour qui vos tétons ?

-Pour l'Europe, naturellement.

 

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20 mai 2019 1 20 /05 /mai /2019 08:27

Poèmes retrouvés dans les archives de Louis Bénisti. Sévérine Navon avait envoyé ses poèmes de jeunesse à Louis Bénisti.
Hommage à une poétesse aujourd'hui disparue;

 

Longue prière, évocation

Mémoire, pays profond
Vague, qui, au doux passage du temps
M'inonde d'un nouvel émoi

Doux, et, apaisant massage
Comme une promesse de maman
à la main, petite et large...
jaillit par dessus le barrage
du néant
descend
dans le sillage du soir tombant

Miroir
qu'au monde
je demande
la perle ronde
de mon âme
comme une amande
dessert vivant
de ma seconde, frais reflet vibrant
de mon enfance vagabonde

Plage ensoleillée
le jour durant
dont les ^plis des vagues
luisent dans le couchant
comme des yeux de louve 
couchée
au bord du lit
orange et rouge
de la nuit
et glissant
selon le courant
sur le sable 
qui repose
au bord du temps
Pluie qui abonde
et me ravage
le tempérament
printemps 
noble saison 
dont j'essaie 
de palper
l'image
l'impression
le pétillant feuillage 
dans le vent

Sévérine Navon

 

Printemps

Je te rencontre un certain jour, 
Je me rencontre, ce soir !

Le passé joue, Un autre jour passe.

Le présent n'est plus qu'un futur à venir
Le passé, un futur à mourir
Le passé, c'est toi, c'est un présent qui va mûrir

 

Sévérine Navon.

 

 

Valse légère

 

Auprès de moi

Ma pensée vague

Vogue

Autant de fois

Qu’il y a

De feuilles

De feuillages

De seuils sages

De vols que veuille

De mages seuls

Au soleil

Sur les vagues…

 

Et ce bleu

Vaguement réchauffe

De bombes d’or,

Repose

D’étoiles et d’ombre

Mes épaules rondes

Et longuement,

La voix d’un monde

Secret

Présent

Puis pesant

Se fait plus rêveur,

Elle, sérieuse

Plus profonde !

 

L’églantier sous la nue

Sanglote

Dans sa chevelure d’épines

Verte et blonde

Où d’éclatants pétales dorment

Ce sont plumes, pleurs de joie

Sur ma joue

Au soleil

Ils grondent…

Il est dans l’air

Je ne sais quoi

De froid et de chaud,

Un miel qui se répand

Me caressant, comme un serpent

Les nerfs et les narines

Ouverts tout grands

 

 

Au fond de l’eau

Une fois plongée

 

Le géranium sur le bleu..

Comme un lézard sur le feu,

De l’onde au sable

Une fois remontée

Je reçois des éclats

De soie

Sur mes yeux, ombrés de fraîcheur

Sa pulpe juteuse et salée

M’éclabousse

C’est l’heur de vivre !

Ruisselant, sur ma peau vive et reposée

Cent cinq ou huit mille bulles de mousse émoussées…

 

Un cyprès, à la forme mouvante

S’efface, s’allonge, s’élance

Sur le sable turquois,

D’une pente dansante,

Mesurant un instant

La pointe du ciel

-cime-indicible-du-soleil-

Un moment, déplumée par le vent

Comme une écume échevelée.

 

Un toit aux tuiles

Qui se fondent avec la senteur du bois paraît

Paresser

D’un air lointain, et, velouté

Comme si, l’air, la lenteur

Du soir prochain

Aller tomber

 

Le bougainvillée  et l’olivier

En mille éclats de sainteté

Riment, selon le cri

Très jolies braisées du chardonneret.

Sa ramure, brune et bleue

Blanc et jaune, et soulignée

D’une rayure noire et,

Toute époussetée, pouf !

Sous  son bec, à peine émoussée.

 

Au bord, un bateau s’endort

Jeté dans un frisson bleu chaud

Éteint, telle une planche sur son dos

Un trois-mâts, sur la mer figée, dort

« Dans le calme dévorant de ce port »

Scalp vert, ivre mort

D’où l’on perçoit, le silence d’or

Du doux levant, du fier occident

Écrit, fort discrètement sur la pierre

Au fond de sommeil de mort

Le soleil semble encore, n’avoir pas fini de sortir de son for

Alors qu’à la puissante et sourde tiédeur du couchant

Se fondent

Les couleurs i

Intenses et denses

Et se confondent,

Avec le temps

 

Sévérine Navon

Avril 1981

 

 

Tableau en jaune

 

C’est l’automne,

La saison fait un somme,

Les brins de platane

Papillonnent

Sur un hymne de rigodon.

 

Les feuilles aux tons mornes, 

Montent et descendent,

En somme, 

Le long des façades,

Contre les rideaux, les persiennes cognent.

 

Dans les chambres,

Dorment les enfants, 

Les dons,

Les gris et les blonds

De la faune

De la flore 

Des balcons et des chevaux

Aux robes en dentelle

Fumerolles

De roses bleutés

Pouponnent

Vos joues

Chagrins bonhommes 

Et s’accordent

Avec les regards

Étonnés, étonnants

Des pigeonnes

Aux passants…

 

Pour chaque personne 

Qui réveillonne

Que d’assiettes tintent

Les unes contre les autres

En porcelaine mignonne

 

Pendant que les écoliers s’éparpillent

Ma bonne maman

Mitonne

Des vol-au-vent.

 

Personne ! Ne les sait

Faire autrement

Et d’une coca

Me pardonne

Mes pas gourmands

 

Les sons

Les cloches

Les chansons

Virevoltent

Dans l’air du temps

Comme des grelots

Qui moutonnent

 

C’est Noël qui prépare

L’escadrille

Et la fanfare

Les frais, 

Les gares

La joie en tout

Au fond des toits 

Tonne

Dans les crèches 

Où tout prie

Tableau en jaune

 

C’est l’automne,

La saison fait un somme,

Les brins de platane

Papillonnent

Sur un hymne de rigodon.

 

Les feuilles aux tons mornes, 

Montent et descendent,

En somme, 

Le long des façades,

Contre les rideaux, les persiennes cognent.

 

Dans les chambres,

Dorment les enfants, 

Les dons,

Les gris et les blonds

De la faune

De la flore 

Des balcons et des chevaux

Aux robes en dentelle

Fumerolles

De roses bleutés

Pouponnent

Vos joues

Chagrins bonhommes 

Et s’accordent

Avec les regards

Étonnés, étonnants

Des pigeonnes

Aux passants…

 

Pour chaque personne 

Qui réveillonne

Que d’assiettes tintent

Les unes contre les autres

En porcelaine mignonne

 

Pendant que les écoliers s’éparpillent

Ma bonne maman

Mitonne

Des vol-au-vent.

 

Personne ! Ne les sait

Faire autrement

Et d’une coca

Me pardonne

Mes pas gourmands

 

Les sons

Les cloches

Les chansons

Virevoltent

Dans l’air du temps

Comme des grelots

Qui moutonnent

 

C’est Noël qui prépare

L’escadrille

Et la fanfare

Les frais, 

Les gares

La joie en tout

Au fond des toits 

Tonne

Dans les crèches 

Où tout prie

Ou se pare

Et moi, grand-père

Dit et bougonne

Que je suis bonne à rien

Qu’à me faire faire

Polissonne !

Lorsque de la maison

Le ciel abandonne,

Ses traînées de fumées

Saumonées

 

L’or et l’argent

Sonnent

Dans mes mains 

De condamnée

 

Sévérine Navon

1981

 

 

Dessin de Louis Bénisti 1962

Dessin de Louis Bénisti 1962

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3 mai 2019 5 03 /05 /mai /2019 08:27
Dessins de Louis Bénist, 1934
Dessins de Louis Bénist, 1934

Dessins de Louis Bénist, 1934

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2 mai 2019 4 02 /05 /mai /2019 18:04

: Naissance de Max-Pol Fouchet à Saint Vaast la Hougue.

1er mai 1995 : Disparition de Louis Bénisti à Évian.

 

Louis Bénisti : Baigneuses du Léman, encre 1983.

Louis Bénisti : Baigneuses du Léman, encre 1983.

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1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 10:35

Je ferai de ces mots notre trésor unique
Les bouquets joyeux qu'on dépose au pied des saintes
Et je te les tendrai ma tendre ces jacinthes
Ces lilas suburbains le bleu des véroniques
Et le velours amande aux branchages qu'on vend
Dans les foires de Ma comme les cloches blanches
Du muguet que nous n'irons pas cueillir avant
Avant ah tous les mots fleuris là devant flanchent
Les fleurs perdent leurs fleurs au souffle de ce vent
Et se ferment les yeux pareils à des pervenches
Pourtant je chanterai pour toi tant que résonne
Le sang rouge en mon cœur qui sans fin t'aimera
Ce refrain peut paraitre un tradéridéra
Mais peut-être qu'un jour les mots que murmura
Ce cœur usé ce cœur banal seront l'aura
D'un monde merveilleux où toi seul sauras
Que si le soleil brille et si l'amour foisonne
C'est que sans croire même au printemps dès l'automne
J'aurai dit tradéridéra comme personne" 

 

                       Aragon

                     Les amants séparés (in Le Crève-cœur)

 

                       

 

 

Le muguet

Un bouquet de muguet,
Deux bouquets de muguet,
Au guet ! Au guet !
Mes amis, il m'en souviendrait,
Chaque printemps au premier Mai.
Trois bouquets de muguet,
Gai ! Gai !
Au premier Mai,
Franc bouquet de muguet
.

 

Robert Desnos

                         Chantefleurs

 

Le muguet

 

"Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !

Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.

Carillonnez ! car voici Mai !

 


Cloches naïves du muguet !

Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.

Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !"

 

 

Maurice Carême

 

Le premier Mai c'est pas gai, 

Je rime a dit le muguet

Dix fois plus que d'habitude.

Regrettable servitude.

Muguet sois pas chicaneur,

Car tu donnes du bonheur,

Pas cher à tout un chacun.

Brin de muguet tu es quelqu'un.

 

Georges Brassens

Discours de fleurs.

 

 

 

          

                          

"

 

 

 

 

 

 

 

 

1er mai : le muguet.

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16 avril 2019 2 16 /04 /avril /2019 07:56

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !

Gérard de Nerval, Odelettes

Peinture de Louis Bénisti 1951

Peinture de Louis Bénisti 1951

Élie Faure : Histoire de l'art: l'art médiéval.

Élie Faure : Histoire de l'art: l'art médiéval.

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29 mars 2019 5 29 /03 /mars /2019 16:21

Agnès Varda vient de partir dans le grand âge. Je ne l'ai pas connu personnellement, mais j'ai tout de même l'impression qu'elle faisait partie de ma famille.

Je me souviens des programmes du festival d'Avignon au temps du TNP de Jean Vilar. On y trouvait le texte intégral des pièces présentées illustrées des photos d'une certaine Agnès Varda. 

En 1962, alors que la France et l'Algérie signaient les accords d' Évian, nous avons vu son premier film Cléo de 5 à 7, un film magnifique tourné au parc Montsouris ; deux heures de projection en temps réel.

J'ai ensuite vu d'autres films notamment l'Une chante,  l'autre pas  Daguerrotypes ou Sans toit ni loi avec la merveilleuse Sandrine Bonnaire.

Depuis quelques années, je vais souvent rue Daguerre quand je suis à Paris, un petit village au sein du XIV ème arrondissement et il m'est arrivé de la croiser devant sa maison avec son sourire et sa coiffure caractéristique.

Adieu Agnès, la rue Daguerre ne vous oubliera pas.

Jean-Pierre Bénisti

Voir :

http://www.aurelia-myrtho.com/2018/03/un-soir-dans-le-restaurant-de-la-rue-daguerre.html

Rue Daguerre Photo JPB

Rue Daguerre Photo JPB

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28 décembre 2018 5 28 /12 /décembre /2018 16:30

Exposition du 07 février au 04 mars 2019  au Centre culturel Algérien

 

171, rue de la Croix-Nivert

75015 Paris France

Métro : Boucicaut et Convention

 

Vernissage le jeudi 7 février à 18h 30

 

 

           Durant sa longue vie d’artiste, Louis Bénisti a toujours été fidèle à son Algérie natale. L’exposition organisée par le Centre Culturel Algérien de Paris rassemble essentiellement des œuvres réalisées à Alger, ville qu’il a habitée jusqu’en 1972 et celles réalisées dans son atelier d’Aix en Provence d’après les notes qu’il avait prises lors de ses longues promenades dans Alger.

 

 

 

           Louis Bénisti, peintre d’Algérie, peintre algérien. L’œuvre de Louis Bénisti a été aussi discrète que le déroulement de sa vie. Et pourtant largement autobiographique, elle porte témoignage -de la manière la plus sensible et la plus véridique – d’une vie de bonheur en Algérie intercommunautaire. L’amour du peintre pour les humbles et les déshérités est exprimé dans de nombreuses œuvres qui nous émeuvent par leur sincérité et leur simplicité, preuves d’une juste dimension humaine. Au début, proche de ses « modèles » qu’il côtoie à Alger, une certaine pudeur préserve l’autodidacte Bénisti d’un orientalisme outrancier, gorgé de lumière chaude synonyme rédempteur de la terre natale. Il se fait alors remarquer par une interprétation toute personnelle du réel (« le joueur de flute » 1946) ; il s’est attaché ensuite à se débarrasser de toute influence de l’École d’Alger tout en gardant ses distances avec l’art abstrait, alors à son apogée chez ses pairs dont la majorité rejoint la métropole. Pédagogue durant de longues années, il acquiert une pleine autonomie où le graphisme est une ligne élégante et frêle maîtrisant la forme et contenant suffisamment l’espace, où la coloration à la fois élégante et nuancée ne manque ni de résonnance ni de saveur.

Ses motifs ont temporellement varié, mais il revient sans cesse aux êtres et aux choses d’Algérie, avec toujours la même pudeur jusqu’à effacer les visages devenus anonymes (« Femmes dans la Casbah. »1990) comme pour un ultime dialogue invisible au delà de la fatalité de l’histoire. Le peintre devient alors le poète (le « poèpeintre » selon la formule de son ami Jean Sénac) de la mémoire subjective, de la sourde nostalgie d’une terre heureuse dont il se remémore et qu’il recrée dans son grand âge. À l’instar de tout être humain, Bénisti vivra sur son enfance et sa jeunesse. Louis Bénisti a été reconnu pour ses qualités d’homme loyal et sincère tout autant que pour son talent.Qu’il demeure un peintre de la terre prodigue d’Algérie, un homme intemporel, un Algérien.

 

Hamid Nacer-Khodja (Alger, juin 2004)`

 

 

 

              Louis Bénisti est né à El biar, près d’Alger le 15 mai 1903. Après des études secondaires au lycée d’Alger, il entame à Paris de 1920 à 1922 un apprentissage d’artisan joailler tout en suivant des études artistiques dans les académies parisiennes. Il pratique ensuite à Alger la bijouterie jusqu’en 1925, date à laquelle il abandonne ce métier. En 1925, il fréquente à Alger l’académie Art dirigé par deux peintres catalans: Alfred Figueras et Rafel Tona. Il y rencontrera Jean de Maisonseul avec qui il se liera d’amitié.

En 1930, Jean de Maisonseul lui fait connaître Max-Pol Fouchet, Albert Camus, Louis Miquel, Pierre-André Emery, René-Jean Clot.En 1931, il aborde la sculpture. Albert Camus lui consacre un de ses premiers articles dans Alger-étudiant.Ayant obtenu une bourse de la Casa Velasquez à Madrid en 1934, il séjourne en Espagne en 1935, puis à son retour il expose à la librairie des Vraies Richesses à Alger dirigée par Edmond Charlot. Dans ces années 3O, il enseigne le dessin au lycée de Maison Carrée (El Harrach aujourd’hui) et participe avec Louis Miquel et Pierre-André Emery aux scénographies du théâtre de l’Équipe dirigé par Albert Camus. Il s’installe à Paris en 1938, où il se consacre à la sculpture, mais en raison de la guerre il retourne à Alger en 1941. Puis en 1942 Il rencontre Solange, étudiante en médecine avec laquelle, il se marie. À partir de 1943, il se consacre essentiellement à la peinture. Comme ses amis Galliero, Benaboura, Maisonseul, Audisio, Famin, Nallard, Maria Manton, Terracianno, Jean Sénac, Himoud Brahimi, René Sintès, et d’autres… il fait partie de ces artistes et écrivains amoureux du port d’Alger, que l’on a appelé la génération du môle. De 1948 à 1971, il enseigne le dessin dans les lycées d’Alger En 1970, le centre culturel français d’Alger, dirigé alors par René Gachet, lui consacre une exposition rétrospective. En 1972, il s’installe à Aix en Provence où il continue son métier de peintre et de sculpteur. Il écrit aussi ses souvenirs d’enfance et raconte sa jeunesse algéroise autour de Camus et d’Edmond Charlot. En 1989, retrouve les croquis réalisés au cours de ses promenades dans la Casbah. Restant fidèle à son Algérie natale, il reprend ses dessins et réalise une ultime série de peintures, utilisant davantage la gouache que l’huile. Il meurt à Evian le 1er mai 1995.

 

Jean-Pierre Bénisti

 

 

 

https://www.cca-paris.com/index.php/activites/gallery-3/589-louis-benisti

Port d'Alger Huile sur panneau  1955 Les Terrasses Détrempe 1990Port d'Alger Huile sur panneau  1955 Les Terrasses Détrempe 1990

Port d'Alger Huile sur panneau 1955 Les Terrasses Détrempe 1990

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22 décembre 2018 6 22 /12 /décembre /2018 13:25

Ballade de Noêl

  

  

« Tant l’on crie Noël qu’il vient. »
François VILLON

 

C’est vrai qu’il vient et qu’on le crie !
Mais non sur un clair olifant,
Quand on a la gorge meurtrie
Par l’hiver à l’ongle griffant.
Las ! Avec un râle étouffant
Il est salué chaque année
Chez ceux qu’il glace en arrivant,
Ceux qui n’ont pas de cheminée.

Il jasait, la mine fleurie,
Plus joyeux qu’un soleil levant,
Apportant fête et gâterie,
Bonbons, joujoux, cadeaux, devant
Le bébé riche et triomphant.
Mais quelle âpre et triste journée
Pour les pauvres repus de vent
Ceux qui n’ont pas de cheminée.

Heureux le cher enfant qui prie
Pour son soulier au noeud bouffant,
Afin que Jésus lui sourie !
Aux gueux, le sort le leur défend.
Leur soulier dur, crevé souvent,
Dans quelle cendre satinée
Le mettraient-ils, en y rêvant,
Ceux qui n’ont pas de cheminée ?

                          ENVOI

Prince, ayez pitié de l’enfant
Dont la face est parcheminée,
Faites Noël en réchauffant
Ceux qui n’ont pas de cheminée.

            Jean RICHEPIN  (1849-1926)

            La  chanson des Gueux

  

  

Lorsque j’étais à l’école primaire à Alger, j’avais eu un jeune instituteur qui  savait que les enfants ont une excellente mémoire et que l’on pouvait mettre à profit cette mémoire pour faire apprendre (par cœur) des  poésies intéressantes, loin des niaiseries habituelles. C’est ainsi  que j’ai du apprendre une Ballade de Noël écrite par un écrivain né à Médéa : Jean-Richepin.  Nous étions fiers d’apprendre un poème écrit par un de nos compatriotes, car Richepin est né à Médéa. 

En fait , Richepin est né à Médéa par hasard, son père étant médecin militaire qui eut probablement " un enfant non voulu, qui est devenu un chevelu poète." alors qu'il aurait préféré qu'il fut notaire. 

Cette ballade est une imitation de Villon et si on veut la chanter, il suffit de se servir de la musique que Brassens a écrite pour la Ballade des dames du temps jadis. 

Le même Brassens a mis en musique un poème de Richepin .intitulé Philistins : 

  

« Philistins, épiciers,
Alors que vous caressiez
Vos femmes,
Vos femmes.

En songeant aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent,
Engendrent.

Vous disiez : ils seront,
Menton rasé, ventre rond,
Notaires,
Notaires.

Mais pour bien vous punir,
Un jour vous voyez venir
Au monde,
Au monde.

Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes,
Poètes.

Car toujours ils naîtront
Comme naissent d’un étron
Des roses,
Des roses.

  

 Brassens a légèrement modifié le texte et n'a pas retenu  le dernier couplet.  

           

                               JPB

Pour les enfants qui n'ont pas de cheminée (nouvelle édition)
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