Poèmes retrouvés dans les archives de Louis Bénisti. Sévérine Navon avait envoyé ses poèmes de jeunesse à Louis Bénisti.
Hommage à une poétesse aujourd'hui disparue;
Longue prière, évocation
Mémoire, pays profond
Vague, qui, au doux passage du temps
M'inonde d'un nouvel émoi
Doux, et, apaisant massage
Comme une promesse de maman
à la main, petite et large...
jaillit par dessus le barrage
du néant
descend
dans le sillage du soir tombant
Miroir
qu'au monde
je demande
la perle ronde
de mon âme
comme une amande
dessert vivant
de ma seconde, frais reflet vibrant
de mon enfance vagabonde
Plage ensoleillée
le jour durant
dont les ^plis des vagues
luisent dans le couchant
comme des yeux de louve
couchée
au bord du lit
orange et rouge
de la nuit
et glissant
selon le courant
sur le sable
qui repose
au bord du temps
Pluie qui abonde
et me ravage
le tempérament
printemps
noble saison
dont j'essaie
de palper
l'image
l'impression
le pétillant feuillage
dans le vent
Sévérine Navon
Printemps
Je te rencontre un certain jour,
Je me rencontre, ce soir !
Le passé joue, Un autre jour passe.
Le présent n'est plus qu'un futur à venir
Le passé, un futur à mourir
Le passé, c'est toi, c'est un présent qui va mûrir
Sévérine Navon.
Valse légère
Auprès de moi
Ma pensée vague
Vogue
Autant de fois
Qu’il y a
De feuilles
De feuillages
De seuils sages
De vols que veuille
De mages seuls
Au soleil
Sur les vagues…
Et ce bleu
Vaguement réchauffe
De bombes d’or,
Repose
D’étoiles et d’ombre
Mes épaules rondes
Et longuement,
La voix d’un monde
Secret
Présent
Puis pesant
Se fait plus rêveur,
Elle, sérieuse
Plus profonde !
L’églantier sous la nue
Sanglote
Dans sa chevelure d’épines
Verte et blonde
Où d’éclatants pétales dorment
Ce sont plumes, pleurs de joie
Sur ma joue
Au soleil
Ils grondent…
Il est dans l’air
Je ne sais quoi
De froid et de chaud,
Un miel qui se répand
Me caressant, comme un serpent
Les nerfs et les narines
Ouverts tout grands
Au fond de l’eau
Une fois plongée
Le géranium sur le bleu..
Comme un lézard sur le feu,
De l’onde au sable
Une fois remontée
Je reçois des éclats
De soie
Sur mes yeux, ombrés de fraîcheur
Sa pulpe juteuse et salée
M’éclabousse
C’est l’heur de vivre !
Ruisselant, sur ma peau vive et reposée
Cent cinq ou huit mille bulles de mousse émoussées…
Un cyprès, à la forme mouvante
S’efface, s’allonge, s’élance
Sur le sable turquois,
D’une pente dansante,
Mesurant un instant
La pointe du ciel
-cime-indicible-du-soleil-
Un moment, déplumée par le vent
Comme une écume échevelée.
Un toit aux tuiles
Qui se fondent avec la senteur du bois paraît
Paresser
D’un air lointain, et, velouté
Comme si, l’air, la lenteur
Du soir prochain
Aller tomber
Le bougainvillée et l’olivier
En mille éclats de sainteté
Riment, selon le cri
Très jolies braisées du chardonneret.
Sa ramure, brune et bleue
Blanc et jaune, et soulignée
D’une rayure noire et,
Toute époussetée, pouf !
Sous son bec, à peine émoussée.
Au bord, un bateau s’endort
Jeté dans un frisson bleu chaud
Éteint, telle une planche sur son dos
Un trois-mâts, sur la mer figée, dort
« Dans le calme dévorant de ce port »
Scalp vert, ivre mort
D’où l’on perçoit, le silence d’or
Du doux levant, du fier occident
Écrit, fort discrètement sur la pierre
Au fond de sommeil de mort
Le soleil semble encore, n’avoir pas fini de sortir de son for
Alors qu’à la puissante et sourde tiédeur du couchant
Se fondent
Les couleurs i
Intenses et denses
Et se confondent,
Avec le temps
Sévérine Navon
Avril 1981
Tableau en jaune
C’est l’automne,
La saison fait un somme,
Les brins de platane
Papillonnent
Sur un hymne de rigodon.
Les feuilles aux tons mornes,
Montent et descendent,
En somme,
Le long des façades,
Contre les rideaux, les persiennes cognent.
Dans les chambres,
Dorment les enfants,
Les dons,
Les gris et les blonds
De la faune
De la flore
Des balcons et des chevaux
Aux robes en dentelle
Fumerolles
De roses bleutés
Pouponnent
Vos joues
Chagrins bonhommes
Et s’accordent
Avec les regards
Étonnés, étonnants
Des pigeonnes
Aux passants…
Pour chaque personne
Qui réveillonne
Que d’assiettes tintent
Les unes contre les autres
En porcelaine mignonne
Pendant que les écoliers s’éparpillent
Ma bonne maman
Mitonne
Des vol-au-vent.
Personne ! Ne les sait
Faire autrement
Et d’une coca
Me pardonne
Mes pas gourmands
Les sons
Les cloches
Les chansons
Virevoltent
Dans l’air du temps
Comme des grelots
Qui moutonnent
C’est Noël qui prépare
L’escadrille
Et la fanfare
Les frais,
Les gares
La joie en tout
Au fond des toits
Tonne
Dans les crèches
Où tout prie
Tableau en jaune C’est l’automne, La saison fait un somme, Les brins de platane Papillonnent Sur un hymne de rigodon. Les feuilles aux tons mornes, Montent et descendent, En somme, Le long des façades, Contre les rideaux, les persiennes cognent. Dans les chambres, Dorment les enfants, Les dons, Les gris et les blonds De la faune De la flore Des balcons et des chevaux Aux robes en dentelle Fumerolles De roses bleutés Pouponnent Vos joues Chagrins bonhommes Et s’accordent Avec les regards Étonnés, étonnants Des pigeonnes Aux passants… Pour chaque personne Qui réveillonne Que d’assiettes tintent Les unes contre les autres En porcelaine mignonne Pendant que les écoliers s’éparpillent Ma bonne maman Mitonne Des vol-au-vent. Personne ! Ne les sait Faire autrement Et d’une coca Me pardonne Mes pas gourmands Les sons Les cloches Les chansons Virevoltent Dans l’air du temps Comme des grelots Qui moutonnent C’est Noël qui prépare L’escadrille Et la fanfare Les frais, Les gares La joie en tout Au fond des toits Tonne Dans les crèches Où tout prie Ou se pare Et moi, grand-père Dit et bougonne Que je suis bonne à rien Qu’à me faire faire Polissonne ! Lorsque de la maison Le ciel abandonne, Ses traînées de fumées Saumonées L’or et l’argent Sonnent Dans mes mains De condamnée Sévérine Navon 1981
Je ferai de ces mots notre trésor unique
Les bouquets joyeux qu'on dépose au pied des saintes
Et je te les tendrai ma tendre ces jacinthes
Ces lilas suburbains le bleu des véroniques
Et le velours amande aux branchages qu'on vend
Dans les foires de Ma comme les cloches blanches
Du muguet que nous n'irons pas cueillir avant
Avant ah tous les mots fleuris là devant flanchent
Les fleurs perdent leurs fleurs au souffle de ce vent
Et se ferment les yeux pareils à des pervenches
Pourtant je chanterai pour toi tant que résonne
Le sang rouge en mon cœur qui sans fin t'aimera
Ce refrain peut paraitre un tradéridéra
Mais peut-être qu'un jour les mots que murmura
Ce cœur usé ce cœur banal seront l'aura
D'un monde merveilleux où toi seul sauras
Que si le soleil brille et si l'amour foisonne
C'est que sans croire même au printemps dès l'automne
J'aurai dit tradéridéra comme personne"
Aragon
Les amants séparés (in Le Crève-cœur)
Le muguet
Un bouquet de muguet,
Deux bouquets de muguet,
Au guet ! Au guet !
Mes amis, il m'en souviendrait,
Chaque printemps au premier Mai.
Trois bouquets de muguet,
Gai ! Gai !
Au premier Mai,
Franc bouquet de muguet.
Robert Desnos
Chantefleurs
Le muguet
"Cloches naïves du muguet,
Carillonnez ! car voici Mai !
Sous une averse de lumière,
Les arbres chantent au verger,
Et les graines du potager
Sortent en riant de la terre.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !
Les yeux brillants, l'âme légère,
Les fillettes s'en vont au bois
Rejoindre les fées qui, déjà,
Dansent en rond sur la bruyère.
Carillonnez ! car voici Mai !
Cloches naïves du muguet !"
Maurice Carême
Le premier Mai c'est pas gai,
Je rime a dit le muguet
Dix fois plus que d'habitude.
Regrettable servitude.
Muguet sois pas chicaneur,
Car tu donnes du bonheur,
Pas cher à tout un chacun.
Brin de muguet tu es quelqu'un.
Georges Brassens
Discours de fleurs.
"
Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer cependant Paris qu’elle a vu naître ;
Mais, dans quelque mille ans, le Temps fera broncher
Comme un loup fait un bœuf, cette carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !
Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor :
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !
Gérard de Nerval, Odelettes
Agnès Varda vient de partir dans le grand âge. Je ne l'ai pas connu personnellement, mais j'ai tout de même l'impression qu'elle faisait partie de ma famille.
Je me souviens des programmes du festival d'Avignon au temps du TNP de Jean Vilar. On y trouvait le texte intégral des pièces présentées illustrées des photos d'une certaine Agnès Varda.
En 1962, alors que la France et l'Algérie signaient les accords d' Évian, nous avons vu son premier film Cléo de 5 à 7, un film magnifique tourné au parc Montsouris ; deux heures de projection en temps réel.
J'ai ensuite vu d'autres films notamment l'Une chante, l'autre pas Daguerrotypes ou Sans toit ni loi avec la merveilleuse Sandrine Bonnaire.
Depuis quelques années, je vais souvent rue Daguerre quand je suis à Paris, un petit village au sein du XIV ème arrondissement et il m'est arrivé de la croiser devant sa maison avec son sourire et sa coiffure caractéristique.
Adieu Agnès, la rue Daguerre ne vous oubliera pas.
Jean-Pierre Bénisti
Voir :
http://www.aurelia-myrtho.com/2018/03/un-soir-dans-le-restaurant-de-la-rue-daguerre.html
Exposition du 07 février au 04 mars 2019 au Centre culturel Algérien
171, rue de la Croix-Nivert
75015 Paris France
Métro : Boucicaut et Convention
Vernissage le jeudi 7 février à 18h 30
Durant sa longue vie d’artiste, Louis Bénisti a toujours été fidèle à son Algérie natale. L’exposition organisée par le Centre Culturel Algérien de Paris rassemble essentiellement des œuvres réalisées à Alger, ville qu’il a habitée jusqu’en 1972 et celles réalisées dans son atelier d’Aix en Provence d’après les notes qu’il avait prises lors de ses longues promenades dans Alger.
Louis Bénisti, peintre d’Algérie, peintre algérien. L’œuvre de Louis Bénisti a été aussi discrète que le déroulement de sa vie. Et pourtant largement autobiographique, elle porte témoignage -de la manière la plus sensible et la plus véridique – d’une vie de bonheur en Algérie intercommunautaire. L’amour du peintre pour les humbles et les déshérités est exprimé dans de nombreuses œuvres qui nous émeuvent par leur sincérité et leur simplicité, preuves d’une juste dimension humaine. Au début, proche de ses « modèles » qu’il côtoie à Alger, une certaine pudeur préserve l’autodidacte Bénisti d’un orientalisme outrancier, gorgé de lumière chaude synonyme rédempteur de la terre natale. Il se fait alors remarquer par une interprétation toute personnelle du réel (« le joueur de flute » 1946) ; il s’est attaché ensuite à se débarrasser de toute influence de l’École d’Alger tout en gardant ses distances avec l’art abstrait, alors à son apogée chez ses pairs dont la majorité rejoint la métropole. Pédagogue durant de longues années, il acquiert une pleine autonomie où le graphisme est une ligne élégante et frêle maîtrisant la forme et contenant suffisamment l’espace, où la coloration à la fois élégante et nuancée ne manque ni de résonnance ni de saveur.
Ses motifs ont temporellement varié, mais il revient sans cesse aux êtres et aux choses d’Algérie, avec toujours la même pudeur jusqu’à effacer les visages devenus anonymes (« Femmes dans la Casbah. »1990) comme pour un ultime dialogue invisible au delà de la fatalité de l’histoire. Le peintre devient alors le poète (le « poèpeintre » selon la formule de son ami Jean Sénac) de la mémoire subjective, de la sourde nostalgie d’une terre heureuse dont il se remémore et qu’il recrée dans son grand âge. À l’instar de tout être humain, Bénisti vivra sur son enfance et sa jeunesse. Louis Bénisti a été reconnu pour ses qualités d’homme loyal et sincère tout autant que pour son talent.Qu’il demeure un peintre de la terre prodigue d’Algérie, un homme intemporel, un Algérien.
Hamid Nacer-Khodja (Alger, juin 2004)`
Louis Bénisti est né à El biar, près d’Alger le 15 mai 1903. Après des études secondaires au lycée d’Alger, il entame à Paris de 1920 à 1922 un apprentissage d’artisan joailler tout en suivant des études artistiques dans les académies parisiennes. Il pratique ensuite à Alger la bijouterie jusqu’en 1925, date à laquelle il abandonne ce métier. En 1925, il fréquente à Alger l’académie Art dirigé par deux peintres catalans: Alfred Figueras et Rafel Tona. Il y rencontrera Jean de Maisonseul avec qui il se liera d’amitié.
En 1930, Jean de Maisonseul lui fait connaître Max-Pol Fouchet, Albert Camus, Louis Miquel, Pierre-André Emery, René-Jean Clot.En 1931, il aborde la sculpture. Albert Camus lui consacre un de ses premiers articles dans Alger-étudiant.Ayant obtenu une bourse de la Casa Velasquez à Madrid en 1934, il séjourne en Espagne en 1935, puis à son retour il expose à la librairie des Vraies Richesses à Alger dirigée par Edmond Charlot. Dans ces années 3O, il enseigne le dessin au lycée de Maison Carrée (El Harrach aujourd’hui) et participe avec Louis Miquel et Pierre-André Emery aux scénographies du théâtre de l’Équipe dirigé par Albert Camus. Il s’installe à Paris en 1938, où il se consacre à la sculpture, mais en raison de la guerre il retourne à Alger en 1941. Puis en 1942 Il rencontre Solange, étudiante en médecine avec laquelle, il se marie. À partir de 1943, il se consacre essentiellement à la peinture. Comme ses amis Galliero, Benaboura, Maisonseul, Audisio, Famin, Nallard, Maria Manton, Terracianno, Jean Sénac, Himoud Brahimi, René Sintès, et d’autres… il fait partie de ces artistes et écrivains amoureux du port d’Alger, que l’on a appelé la génération du môle. De 1948 à 1971, il enseigne le dessin dans les lycées d’Alger En 1970, le centre culturel français d’Alger, dirigé alors par René Gachet, lui consacre une exposition rétrospective. En 1972, il s’installe à Aix en Provence où il continue son métier de peintre et de sculpteur. Il écrit aussi ses souvenirs d’enfance et raconte sa jeunesse algéroise autour de Camus et d’Edmond Charlot. En 1989, retrouve les croquis réalisés au cours de ses promenades dans la Casbah. Restant fidèle à son Algérie natale, il reprend ses dessins et réalise une ultime série de peintures, utilisant davantage la gouache que l’huile. Il meurt à Evian le 1er mai 1995.
Jean-Pierre Bénisti
https://www.cca-paris.com/index.php/activites/gallery-3/589-louis-benisti
Ballade de Noêl
« Tant l’on crie Noël qu’il vient. »
François VILLON
C’est vrai qu’il vient et qu’on le crie !
Mais non sur un clair olifant,
Quand on a la gorge meurtrie
Par l’hiver à l’ongle griffant.
Las ! Avec un râle étouffant
Il est salué chaque année
Chez ceux qu’il glace en arrivant,
Ceux qui n’ont pas de cheminée.
Il jasait, la mine fleurie,
Plus joyeux qu’un soleil levant,
Apportant fête et gâterie,
Bonbons, joujoux, cadeaux, devant
Le bébé riche et triomphant.
Mais quelle âpre et triste journée
Pour les pauvres repus de vent
Ceux qui n’ont pas de cheminée.
Heureux le cher enfant qui prie
Pour son soulier au noeud bouffant,
Afin que Jésus lui sourie !
Aux gueux, le sort le leur défend.
Leur soulier dur, crevé souvent,
Dans quelle cendre satinée
Le mettraient-ils, en y rêvant,
Ceux qui n’ont pas de cheminée ?
ENVOI
Prince, ayez pitié de l’enfant
Dont la face est parcheminée,
Faites Noël en réchauffant
Ceux qui n’ont pas de cheminée.
Jean RICHEPIN (1849-1926)
La chanson des Gueux
Lorsque j’étais à l’école primaire à Alger, j’avais eu un jeune instituteur qui savait que les enfants ont une excellente mémoire et que l’on pouvait mettre à profit cette mémoire pour faire apprendre (par cœur) des poésies intéressantes, loin des niaiseries habituelles. C’est ainsi que j’ai du apprendre une Ballade de Noël écrite par un écrivain né à Médéa : Jean-Richepin. Nous étions fiers d’apprendre un poème écrit par un de nos compatriotes, car Richepin est né à Médéa.
En fait , Richepin est né à Médéa par hasard, son père étant médecin militaire qui eut probablement " un enfant non voulu, qui est devenu un chevelu poète." alors qu'il aurait préféré qu'il fut notaire.
Cette ballade est une imitation de Villon et si on veut la chanter, il suffit de se servir de la musique que Brassens a écrite pour la Ballade des dames du temps jadis.
Le même Brassens a mis en musique un poème de Richepin .intitulé Philistins :
« Philistins, épiciers,
Alors que vous caressiez
Vos femmes,
Vos femmes.
En songeant aux petits
Que vos grossiers appétits
Engendrent,
Engendrent.
Vous disiez : ils seront,
Menton rasé, ventre rond,
Notaires,
Notaires.
Mais pour bien vous punir,
Un jour vous voyez venir
Au monde,
Au monde.
Des enfants non voulus
Qui deviennent chevelus
Poètes,
Poètes.
Car toujours ils naîtront
Comme naissent d’un étron
Des roses,
Des roses.
Brassens a légèrement modifié le texte et n'a pas retenu le dernier couplet.
JPB