Portrait de déporté par Picasso publié dans le journal l'Humnité (ou les Lettres françaises) en 1955 pour le 10 ème anniversaire de libération d'Auschwitz
Portrait de déporté par Picasso publié dans le journal l'Humnité (ou les Lettres françaises) en 1955 pour le 10 ème anniversaire de libération d'Auschwitz
Ceux qui se promènent du côté de Montmartre passe souvent en voulant monter au Sacré Coeur, rue du Chevalier de la Barre. En ces jours où nous sommes tous en deuil après l'exécution de personnes qui auraient blasphémer, nous pouvons avoir une pensée pour ce Chevalier condamné à mort et exécuté pour blasphème.
Et n'oublions pas que nous sommes dans un pays qui a aboli la peine de mort
Jean-Pierre Bénisti
Paris 2012
Photo JPB
Ciao Anita !
!
Rome Fontaine de Trévi 1982
Photo JPB
Dessin de Plantu
Je suis médecin salarié retraité et j'ai réflèchi sur le droit de grève du personnel soignant. Ce droit de grève existe, mais il ne doit pas être exercé par le personnel soignant, les pompiers ou les policiers.
L'Ordre des médecins a une certaine indulgence vis à vis de ces grévistes corporatistes;
À l'époque où je n'étais pas salarié, j'ai un jour fait part à un de mes collègues, mon agacement devant certains clients qui ne payaient pas. Mon collègue me répondit que nous travaillons gratuitement et que l'acte est honoré par le client qui nous donne des honoraires et que si le client ne voulait pas payer, nous n'y pouvons rien et il serait inconvenant d'envoyer un huissier. À la réflexion, je pensais qu'après douze actes, le treizième acte pouvait facilement être impayé.
En ce qui concerne le tiers patant généralisé, je suis réservé, car le fait de payer, responsabilise le client. D'ailleurs les psychanalistes se font payer en espèce.
Jean-Pierre Bénisti
Une amie m'a transmis cet article, en prétendant m'avoir vu dans une manifestation de médecins grévistes. Je suis médecin en retraite et je ne suis pas gréviste et j'ignore le lieu, le jour et l'heure de cette manif. Ce monsieur a mon profil mais ce n'est pas moi. C'est probablement un sosie.Si ce sosie veut me rencontrer, je lui dirais Merde
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/06/amere-mobilisation-pour-les-medecins-generalistes_1174945
Henri Chouvet (1906-1987), sculpteur et graveur originaire de La Ciotat ayant travaillé en Algérie ne s'est jamais pris tout à fait au sérieux. Il avait toujours l'habitude d'organiser les soirées de réveillon et savait faire partager sa bonne humeur et avait créé au moment où les évènements étaient particulièrement tristes, le club (virtuel) des çavassarrangistes . Tous les membres du club devaient dire en se levant le matin : "Ça va s'arranger!" Au moment du passage d'une année à l'autre il nous faisait chanter a capela un petit cantique :
Le jour de l'an approche,
C'est le jour le plus beau,
On cherche dans sa poche,
Pour faire un petit cadeau,
Moi qui n'ai rien au monde
Pas même un petit écu,
Ma pièce la plus ronde,
C'est le trou de mon cul.
Peu de temps avant son décès, il m'avait envoyé un collage avec comme légende
Trêve !avons nous pensé des micro-horizons
Faisons jaillir les culs de leurs belles prisons
Et passant le flambeau sur vos fesses charnues
Rechargeons les accus.
Il finit sa vie à Paris et avec son ami le peintre et graveur Jean Signovert, il fit surtout des gravures. Il mourut en septembre 1987.
Jean-Pierre Bénisti
La Belle époque (Gravure 1980)
Henri Chouvet dans son atelier de Montmartre en avril 1977 (Photo JPB)
Les mots de Saint-Pierre et de Miquelon ont toujours été pour moi mystérieux. J’ai entendu ces deux mots dans ma plus tendre enfance, en découvrant dans une boite de souliers une carte postale qu’un ami, probablement en mission, avait envoyé à mes parents.
Je ne savais pas exactement où se trouvaient ces deux îles lointaines et je les confondais avec les Antilles, la Nouvelle-Calédonie, ou Tahiti.
Dans les cartons à dessin de mon père, au milieu d’innombrables croquis, une maquette pour la couverture d’un livre d’Émile de Curton : Les îles Saint-Pierre et Miquelon. Je demandais des explications sur ce livre. Mon père me dit qu’il s’agissait d’un projet de couverture d’un livre que l’éditeur Edmond Charlot lui avait probablement demandé, et que le projet n’avait pas abouti.
Bien plus tard, j’ai entendu de nouveau parler de ces îles. Dans les années 60, chez des amis de mes parents, j’ai rencontré un monsieur qui me dit qu’il partait en mission à Saint-Pierre et Miquelon. Il m’a parlé un peu de ces territoires lointains demeurés français, après la décolonisation. J’ai su que ce monsieur était Jean Cédille, qui avait eu un rôle important en Indochine.
Une autre fois, un étudiant me dit qu’il partait enseigner dans ces îles pendant le temps de son service militaire. Je songeais à partir dans ces îles pour travailler à l’hôpital, mais j’ai vite écarté cette idée en raison de mon attachement au vieux continent.
Par le miracle d’Internet, j’ai fini par trouver le livre qui n’a pas eu une couverture dessinée par Bénisti, mais qui est paru sans nom d’éditeur à Alger, imprimé le 28 septembre 1944 sous les presses de l’Imprimerie Nord-Africaine.
Le Président de la République a eu l’heureuse initiative de se rendre dans ces îles, dont les habitants ont eu une attitude courageuse pendant la seconde guerre mondiale. Le 24 décembre 1941 les Forces françaises, libres sous la conduite de l’Amiral Muselier (1882-1966), débarquent dans l’Archipel et les deux îles rejoignent la France libre. Alain Savary (1918-1988) , qui participait au débarquement devint gouverneur de ces territoires. Il est important de rendre hommage à cet homme politique socialiste, né à Alger, qui a su démissionner en 1956 lorsqu’il s’est trouvé en désaccord avec la politique algérienne d’un gouvernement qui se disait socialiste.
Jean-Pierre Bénisti
Voir :
Émile de CURTON :Les îles Saint-Pierre et Miquelon. Imprimerie Nord-Africaine, Alger 1941
http://www.grandcolombier.pm/wp-content/uploads/pdf/EMILE%20DE%20CURTON.pdf
Le ralliement de Saint-Pierre et Miquelon à la France Libre
André-Louis SANGUIN Saint-Pierre et Miquelon, département français d’Amérique du Nord. Norois, Poitiers, 1883
Maquettes de Louis Bénisti (vers 1944)
Si la photographie a été vulgarisée comme moyen d’information et de documentation, elle n’en est pas restée à la fidèle empreinte de l’objet intéressé. Elle peut exprimer des visions qui nous sont propres. L’appareil photo n’est pas une machine automatique, c’est l’aide-mémoire de notre œil. L’appareil saisit ce que notre œil a saisi de la réalité dans des conditions bien déterminées dans l’espace et dans le temps. Cette réalité n’est pas la réalité habituelle, elle est réfractée par le regard du photographe : « Nous avons braqué sur la durée, un œil qui l’a rendu durante. » disait Paul Claudel (1).
La nature, nous livre une série de plaisirs esthétiques : Arbres, paysages, etc.…Elles dessinent aussi des signes non-figuratifs : les tiges des plantes s’entrecroisant, l’empreinte des vagues sur le sable, les pierres rongées par l’érosion…Il appartient à l’homme de surprendre ces objets, qui ne sont pas des œuvres d’art, qui pourraient êtres vus comme tel et c’est au photographe de communiquer son regard sur l’objet.
Autrement dit, l’intérêt de la photographie ne réside pas dans l’objet photographié lui-même, mais dans l’interprétation de cet objet. L’œil du photographe capte l’image d’un seul instant vu par un seul regard. Le photographe établit une corrélation entre l’esprit, le cœur et l’œil, comme la main de l’écrivain est en corrélation avec le cœur et l’esprit
.Le spectateur d’une exposition de photo établit un regard nouveau sur le regard du photographe, avec lequel il se solidarise.
Comme dit Éluard : « Le poète, c’est le lecteur. »
Jean-Pierre Bénisti