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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 12:57

Mes pensées sont à toi, reine Karomama du très vieux temps,
Enfant dolente aux jambes trop longues, aux mains si faibles
Karomama, fille de Thèbes
Qui buvais du blé rouge et mangeais du blé blanc
Comme les justes, dans le soir des tamaris
Petite reine Karomama du temps jadis.

 

Mes pensées sont à toi, reine Karomama
Dont le nom oublié chante comme un chœur de plaintes
Dans le demi-rire et le demi-sanglot de ma voix;
Car il est ridicule et triste d’aimer la reine Karomama
Qui vécut environnée d’étranges figures peintes
Dans un palais ouvert, tellement autrefois,
Petite reine Karomama.

Que faisais-tu de tes matins perdus, Dame Karomama ?
Vers la raideur de quelque dieu chétif à tête d’animal
Tu allongeais gravement tes bras maigres et maladroits
Tandis que des feux doux couraient sur le fleuve matinal.
O Karomama aux yeux las, aux longs pieds alignés,
Aux cheveux torturés, morte du berceau des années...
Ma pauvre, pauvre reine Karomama.

Et de tes journées, qu'en faisais-tu, prêtresse savante ?
Tu taquinais sans doute tes petites servantes
Dociles comme les couleuvres, mais comme elles indolentes;
Tu comptais les bijoux, tu rêvais de fils de rois
Sinistres et parfumés, arrivant de très loin,
Pour dire: «Salut à la glorieuse Karomama.»

Et les soirs d’éternel été tu chantais sous les sycomores
Sacrés, Karomama, fleur bleue des lunes consumées;
Tu chantais la vieille histoire des pauvres morts
Qui se nourrissaient en cachette de choses prohibées
Et tu sentais monter dans les grands soupirs tes seins bas
D’enfant noire et ton âme chancelait d’effroi.
Les soirs d’éternel été, n’est-ce pas, Karomama ?

— Un jour (a-t-elle vraiment existé, Karomama ?),
On entoura ton corps de jaunes bandelettes,
On l’enferma dans un cercueil grotesque et doux en bois de cèdre.
La saison du silence effeuilla la fleur de ta voix.
Les scribes confièrent ton nom aux papyrus
Et c’est si triste et c’est si vieux et c’est si perdu...
C’est comme l’infini des eaux dans la nuit et dans le froid.

Tu sais sans doute, ô légendaire Karomama !
Que mon âme est vieille comme le chant de la mer
Et solitaire comme un sphinx dans le désert,
Mon âme malade de jamais et d’autrefois.
Et tu sais mieux encor, princesse initiée,
Que la destinée a gravé un signe étrange dans mon coeur,
Symbole de joie idéale et de réels malheurs.

Oui, tu sais tout cela, lointaine Karomama,
Malgré tes airs d’enfant que sut éterniser
L’auteur de ta statue polie par les baisers
Des siècles étrangers qui languirent loin de toi.
Je te sens près de moi, j’entends ton long sourire
Chuchoter dans la nuit : «Frère, il ne faut pas rire.» —
— Mes pensées sont à toi, reine Karomama.

    

                                             Oscar Vladislas de Lubicz Milosz -

 

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4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 10:59

En juin 1962, je me trouvais à Paris. J’avais dû quitter Alger en septembre 1961 et une tante m’avait hébergé. Le 25 juin, je devais passer  le bac au lycée Honoré de Balzac à Clichy. Je n’ai pas été satisfait de mon examen, mais après une telle impréparation, je ne pouvais qu’attendre un miracle. J’étais si peu satisfait que je n’aie pas eu le courage de préparer un oral  hypothétique.

            À la fin de la semaine, alors que les habitants de l’Algérie s’apprêtaient à voter au referendum d’autodétermination, je reçus un appel d’un ami qui m’invitait à venir passer un week-end à Trouville, dans une maison appartenant à sa famille. J’ai été ravi de pouvoir me promener en Normandie. Cette région dont les maîtres d’école d’Algérie nous avaient vanter le charme en nous faisant apprendre par cœur  une chanson en l’honneur d’un pays qui ne nous avait pas donné le jour.  J’ai pu apprécier ces coins de Normandie que beaucoup de peintres avaient p représenté,notamment Boudin ou Marquet... Nous avons été à Honfleur et à Deauville. Je n’étais pas encore familiarisé au flux et au reflux, étant avant tout méditerranéens.

            Alors que la France organisait le rapatriement des pieds-noirs qui affluaient dans les ports et les aéroports, l’Algérie votait et déjà des dissensions apparaissaient au sein de la  direction du FLN.  Mohamed Khidder démissionnait du GPRA et devait être suivi de Ben Bella. On apprenait qu’ils partaient à la frontière algéro-marocaine rejoindre l’armée algérienne des frontières dirigée par le Colonel  Boumediene., qui s’opposait à l’armée des maquis des différentes wilayas. Le  "bordel" commençait et cette situation chaotique était naturellement exploitée par les nostalgiques du temps de la colonisation. .

Après ce séjour en Normandie, je rentrais à Paris et je trouvais des cousins qui revenaient d’Alger dans une immense tristesse apprenant que l’Algérie passait le cap de l’indépendance. Cette tristesse contrastait avec mon enthousiasme. Je venais de me procurer le numéro spécial de l’Espoir Algérie, journal des libéraux d’Algérie, qui reparut pour saluer l'Algérie indépendante et encourager les libéraux à  travailler dans la nouvelle Algérie. Ce numéro de l’Espoir devait être le dernier. Il y avait en première page une citation d’Emmanuel Robles :

-         Quelle peut bien être ta patrie ?

-         Là, où tu veux vivre sans subir l’humiliation.

 

Je passais au quartier latin et je rencontrais Pierre Salama, qui arrivait d’Alger et me dit qu’il voudrait  voir mes parents en compagnie de sa sœur Myriam et  son beau-frère : Maître Yves Dechézelles. Au bar le Soufflot, qui était paraît-il un café de gauche, je rencontrais l’acteur Boudjemaa Bouhada, qui me présenta son ami le peintre Denis Martinez. Ce dernier parcoura la revue Partisan, que je venais d’acheter chez Maspéro et apprécia un poème de Nordine Tidafi intitulé Paix. Il  y avait aussi dans cette revue  un poème trouvé chez un soldat de l’ALN tué au maquis. Je m’aperçus que j’avais déjà lu ce poème et qu’il était de Malek Haddad.

Et la colombe, la paix revenue dira :

Qu’on me fiche la paix,

Je redeviens oiseau

Je me suis précipitais à la Joie de lire pour signaler l'erreur à Marie-Thérèse Maugis, l’épouse de Maspéro à l’époque qui me dit que l’erreur avait été signalée et qu’il était émouvant d’apprendre que des maquisards algériens aimaient la poésie.

 

         Le 5 juillet, Mouloud Belkebir, militant trotskyste et vraisemblablement membre de la fédération de France du FLN m’avait invité à venir fêter l’Indépendance  autour d’un couscous, il m’avait  donné rendez-vous au métro Bonne Nouvelle. J’hésitais à aller fêter cet événement,   vis-à-vis de ma famille qui si elle devait apprendre que je partage le couscous avec les indépendantistes,  en aurait été  blessée. Malgré tout, je décidais de me rendre  au lieu de rendez-vous, mais j’y arrivais trop tard et ne je ne pouvais rencontrer mes camarades. C’était sans doute un acte manqué. J’allais donc au quartier latin et je faisais le tour des restaurants algériens de la rue de la Huchette. Ils avaient tous pavoisé avec des drapeaux verts et blancs et l’on entendait des chants patriotiques algériens dont Min Djibellina, ce fameux chant qui commence par l’air de Sambre et Meuse. Un Algérien m’offrit le numéro spécial de l’Ouvrier algérien,   journal de l’UGTA, qui avait revêtu les couleurs du drapeau algérien. Je rentrais à midi au 64 où je retrouvais mes cousins, qui manifestaient leur tristesse. L’après-midi, je fis le tour des boulevards extérieurs et j’ai pu apprécier l’ambiance festive créée par les Algériens, boulevard de la Chapelle, Boulevard de la Villette, Belleville et Ménilmontant.

          Bien plus tard, Jean Pélégri me racontant cette fameuse journée du 5 juillet 1962 me dit  que ce jour-là, il était à la fois heureux de voir la fin de la guerre et les Algériens retrouvant leurs dignités, mais aussi triste de voir ses compatriotes français devant quitter l’Algérie ou y rester mais  dans un pays  devenu étranger. Il me dit avoir eu la visite de deux amis algériens : Mourad Bourboune  et Abdallah Benanteur qui lui dirent : « Jean, nous savons qu’aujourd’hui, c’est pour toi un jour difficile et nous ne voulions pas te laisser seul ce jour. »  Les trois amis firent un tour le soir sur les quais de Seine qui en ce temps du mois de juillet étaient très animés. Vers dix heure du soir, ils entendirent une voix crier : « Mourad ! Mourad ! » Mourad Bourboune se retourna et vit un de ses anciens camarades pied-noir qui venait de quitter l’Algérie. « Tu te souviens Mourad  du professeur de latin qui nous faisait apprendre des tirades de l’Enéïde ! » Et voilà que le jour de l’Indépendance de l’Algérie un Algérien et un Français se mettent à déclamer des vers de Virgile :

Arma virumque cano, trojae qui primus ab oris, italiam fato profugus Laviniaque venit..

Voir algériens et français se retrouver le jour de l’indépendance de l ‘Algérie sur les bords de la Seine pour réciter l’Enéide paraît surréaliste... Nous comprenons aisément  que le colonialisme n ‘a pas été entièrement négatif.

Le soir de ce 5 juillet, j’ai écouté les informations à la radio, pour savoir comment les manifestations s’étaient déroulées en Algérie. Les algérois ont manifesté leurs joies avec beaucoup de dignité. À Oran, par contre, il y eut des morts. On aurait tiré sur des manifestants,   et  des Européens furent massacrés. Ces troubles à Oran sont encore aujourd’hui  encore inexpliqués.

J’ai rejoint mes parents en Algérie, seulement en septembre 62 le jour où le peuple d’Alger manifestait aux cris de « Sebbaa snin Baraket ! » (Sept ans, c’est assez !).

 

                                                           Jean-Pierre Bénisti

 

Ali-pici-2.jpg

 

Alger 1962,

Photo JPB

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14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 15:17

Un homme a toujous deux caractères, le sien et celui que sa femme lui prête.

Albert Camus

L’Été

 

 

Une campagne électorale très ennuyeuse vient d’être troublée par la compagne abusive du nouveau président.

La presse a parlé de psychodrame et ce propos, je constate que celle qui partage la vie du président de la République ne doit pas aller souvent au théâtre et je lui conseillerais de participer à des stages de vrais psychodrames, elle pourrait à loisir jouer le rôle de la femme d’un président où celle d’un autre. Cela éviterait  de participer à un psychodrame non contrôlé où l’image du Président de la République et à travers lui l’image de la France entière se trouve ternie.

Il ne faut pas oublier qu’un homme  (ou une femme politique) élu est dans sa vie publique en représentation et il joue le rôle que les citoyens lui demande de jouer. Le principal défaut reproché au précédent président est de n’avoir pas compris ce principe. Lorsqu’il traite de pauvre con,  un individu qui l’interpelle, on ne lui reproche pas de dire un gros mot que tout un chacun prononce quotidiennement, mais tout simplement de sortir de son rôle, un peu comme si un acteur en scène, arrêterait de jouer pour faire taire un spectateur bruyant.

Valérie T vient de s’illustrer en confondant vie publique et vie privée. Regardant la télévision durant la campagne présidentielle, je la voyais  aux côtés de son compagnon-candidat, j’avoue avoir été agacé par la façon dont  elle s’imposait toujours derrière lui. Elle joué le beau rôle uniquement lorsqu’elle a esquissé quelques pas de danse sur l’air de la Vie en rose.

Si Ségolène R est la rivale de Valérie T, c’est une affaire strictement privée et il n’est pas convenable d’essayer de flinguer publiquement une rivale privée. Il n’est pas non plus normal de faire état de divergences avec son compagnon pour des questions personnelles et en pleine campagne électorale.

Certes Ségolène n’aurait pas du annoncer si vite son ambition pour la présidence de l’Assemblée et François Hollande n’aurait pas du rompre le silence qu’il s’était imposé dans la campagne,  pour apporter à son ancienne compagne,  un soutien appuyé.

Madame, que vous soyez première ou dernière dame, cela n’a strictement aucune importance !  Vous avez réussi une chose : vous êtes plus détestée qu’estimée ! Il ne vous reste qu’une seule chose à faire : Quittez donc la scène publique et ne rejoignez votre compagnon que dans sa chambre, s’il vous y invite !

 

                                                                                  Jean-Pierre Bénisti

 

Voir

Le blog d’Antoine Blanca :Trierweiler’s attitude, ressentiment et politique.

http://inter-socialiste.over-blog.com/article-trierweiler-s-attitude-ressentiment-et-politique-106822945.html

 

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 11:57

Dans Libération, OPDA (Olivier Poivre d’Arvor) explique les raisons de sa démission du jury du prix du roman arabe.

Le jury qui avait décerné son prix à Rue Darwin de Boualem Samsal  a décidé de se déjuger depuis que l’écrivain algérien s’est rendu en Israël.

Il est permis de critiquer dans un sens ou dans un autre l’attitude de l’écrivain. Cependant il y a une chose sur laquelle les membres de ce jury qui se déjugent devraient méditer. Comment le contenu d’un livre se modifie en fonction du comportement se son auteur, une fois le livre imprimé ?

J’espère recevoir les commentaires de ces honorables jurés  qui se déjugent.. Il y a de quoi faire de longues dissertations.

 

                                                                       Jean-Pierre Bénisti

 

 

 

Voir Lettre ouverte à Boualem Samsal  par Salah Guemriche

http://blogs.mediapart.fr/blog/snp/110612/lettre-ouverte-boualem-sansal

 

Pourquoi je démissionne du prix du roman arabe, par Olivier Poivre d’Arvor

http://www.liberation.fr/culture/2012/06/10/pourquoi-je-demissionne-du-prix-du-roman-arabe_825121

 

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:09

La ménagerie de Tristan

 

L'éléphant qui n'a qu'une patte
A dit à Ponce Pilate
"Vous êtes bien heureux d'avoir deux mains
Ça doit vous consoler d'être consul romain"

Tandis que moi, sans canne et sans jambe en bois
Je suis comme un héron et jamais je ne cours et jamais je ne bois
Et je ne parle pas des soins qu'il me faut prendre
Pour monter l'escalier qui conduit à ma chambre

J'aimerais tant laver mes mains avec un savon rose
Avec du Palmolive, avec du Cadum
Car il faut être propre et ne puis me laver
Et j'ai l'air ridicule, debout sur le pavé

Je n'ai pour consoler cette tristesse affreuse
Que ma trompe pareille aux tuyaux d'incendie
Et si je mets les pieds dans le plat
Ils y restent et l'on ne peut me manger à la sauce poulette

Plaignez, Ponce Pilate, plaignez cette misère
Il n'y en a pas de plus grande sur Terre
Vous êtes bien heureux de laver vos deux mains
Ça doit vous consoler d'être consul romain

 

Robert DESNOS

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 07:41

 

Le Muguet

 

Un bouquet de muguet,

Deux bouquets de muguet,

Au guet !Au guet !

Mes amis, il s'en souviendrait,

Chaque printemps au premier Mai.

Trois bouquets de muguet,

Gai ! Gai !

Au premier Mai,

Franc bouquet de muguet.

 

Robert DESNOS

Chantefables et Chantefleurs

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 13:42

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Expositions Louis Bénisti  à Nancy

 

 

du 10 mai au 1er juin 2012

 

 

Louis  Bénisti et son temps

La Douera

2 rue du Lion d'or 

Malzéville

Vernissage vendredi 11 mai à 18h

Conférence de Anissa Bouayed à 19h30

Queques jalons de la peinture algérienne

 

Bénisti : l'oeuvre ultime

Conseil Général de Meurthe et Moselle

Rue du Sergent Blandan

Nancy

Vernissage le mardi 15 mai à 17h30

Conférence de Jean-Pierre Bénisti à 18h30

Les peintres d'Alger de 1930 à 197O

 

Bénisti, Camus et ses amis

MJC Lillebonne

14 rue du Cheval Blanc 

Nancy

Conférence Mardi 29 mai à 20h30 de Zakia Abdelkrim

Camus et la Méditerranée

 

 

 

expositions réalisées avec le concours de l'association Diwan en Lorraine et de l'Association des Amis de Louis Bénisti

 

Voir le Site :
 http://www.louisbenisti.fr/

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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26 avril 2012 4 26 /04 /avril /2012 11:08
Fe374.jpgNuméro spécial Féraoun 
avec des articles de Guy Basst, Jean-Pierre Bénisti, Farida Boualit, Christiane Chaulet-Achour, Abdrrahmane Djeflaoi, Guy Dugas, Nora KaisseMaïdi, Albert Memmi, Youcef Merahi, Arezki Metref et Hamid Nacer-Khoja
Voir : 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 16:29

Raymond Aubrac, Ahmed Ben Bella, deux pans entiers de notre histoire qui s’écroulent en un seul jour !

Il ne faut pas oublier que la  plus grande faute politique commise par le Gouvernement français fut le détournement de l’avion transportant Ben Bella et ses compagnons en octobre 1956. Cet acte prolongea inutilement la guerre d’Algérie et entraîna la quatrième république dans sa chute.

Lors de la première année de l’Indépendance de l’Algérie, Ben Bella avait eu l’heureuse initiative de faire la journée de l’arbre en invitant les citoyens à venir planter un arbre au lieu dit de l’Arbatache.

Jean Sénac fit un poème en l’honneur de l’Arbatache et dans son recueil Citoyens de Beauté,(1) il dut le censurer pour  que le nom du Président n'apparaisse pas après le coup d’état du 19 juin 1985. Il eut l’idée de faire un renvoi à la première revue qui avait publié ce poème.

 

Éditions de 1987 (Subervie, Rodez, 1967)

 

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Éditions de 1999 (Actes-Sud, Arles1999)

 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 16:17

Nous pouvons maintenant lire la plupart des articles de journaux sur Internet. Et cependant, je continue à acheter tous les jours leMonde. J’achète ce journal depuis le lycée, cela fait plus de cinquante ans et je continue à le lire, malgré la baisse de sa qualité. D’un journal exceptionnel à l’époque de Beuve-Merry, il est devenu un quotidien comme les autres, tributaire de  la publicité et de l’appétit des lecteurs pour les scoops et le sensationnel ;

      Une des raisons de ma dépendance au Monde est la lecture quotidienne des avis de décès. Les habitants des grandes villes et qui appartiennent à une famille spirituelle dispersée  n’ont pas beaucoup de relations dans la ville où ils habitent et la presse locale ne les intéresse guère, aussi ils se rabattent donc sur la presse nationale : ma famille lit le Monde. Une autre famille lit le Figaro.

      Samedi dernier, j’ai appris le décès de Monsieur Raymond Jean. Il m’arrivait souvent de rencontrer au hasard de promenade dans la vieille ville d’Aix ou à la Cité du livre.

     J’avais entendu parler de Raymond Jean lorsqu’une amie m’offrit un petit livre qu’il avait écrit sur Éluard. Éluard, ce poète dont nous connaissons tous le poème Liberté et dont le Président Pompidou cita à propos de Gabrielle Russier, alors que toute la France était émue par ce drame :

            Comprenne qui voudra ;

            Moi mon remords ce fut

            (…)

            La victime raisonnable

            À la robe déchirée

            Au regard d’enfant perdue

            Découronnée défigurée

            Celle qui ressemble aux morts

            Qui sont morts pour être aimés ;(1)

Raymond Jean  publia les lettres de son élève Gabrielle Russier. (2)

Marie Salavert, qui était bibliothécaire  et notre voisine nous avait parlé du livre qu’elle fit avec lui sur les textes de Victor Hugo sur la peine de mort.(3)
Mes parents avaient apprécié la Lectrice, ce récit qui devint un film  de Michel Deville avec Miou-miou et Maria Casarès.(4)

J’ai mieux connu Raymond Jean quand  Nicole Benkimoun, une de ses élèves qui fit une série de peintures sur les textes de Saint-John Perse incita son professeur à venir visiter en sa compagnie et avec le poète Jean-Claude Villain, l’atelier de mon père, le peintre Louis Bénisti.

Mon père, qui souffrait du mépris des aixois pour les artistes, qui n’avaient pas su reconnaître Cézanne en son temps, fut très honoré de  la visite d’un écrivain reconnu ;

Après la  mort de mon père, Raymond Jean.eut l’amabilité d’écrire un texte d’hommage pour l’exposition  des dernières peintures de Bénisti organisée par les Rencontres Méditerranéennes Albert-Camus de Lourmarin. (5)

 

 

Reconnaissance à Raymond Jean.

 

 

                                                           Jean-Pierre Bénisti ;

 

 

 

 

 

 

 

 

      1. Paul ELUARD : Au rendez-vous allemand. Éditions de Minuit, Paris 1945

 

 

2. Raymond JEAN  Pour Gabrielle, Seuil, Paris, 1971

 

 

3. Victor HUGO : Ecrits sur la peine de mort; lecture de Raymond Jean; [éd. établie par Marie Salavert. ) Actes Sud. Arles,, 1985

 

 

4.  Raymond JEAN  La lectrice. Actes-Sud, Arles, 1986

 

5.  Transparences : Catalogue de l’exposition de Louis Bénisti. Dernières peintures. 1988-1995. Foyer Rural de Lourmarin, publié ensuite dans la revue Algérie-littérature-Action n°67-68: Louis Bénisti, peintre sculpteur et écrivain. Éditions Marsa, Alger, 2003. Voir : http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/4_67_21.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Louis BÉNISTI : Femme à la tulipe Gouache 1990

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